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Dans les entreprises
Airbus – Toulouse : je travaille, tu travailles… ils profitent
Le 27 juillet, pendant que les salariés étaient en congé, Airbus a publié les résultats du 1er semestre 2017. Par rapport au 1er semestre 2016, le bénéfice est en baisse de 15 %. Mais les dirigeants ont tenu à rassurer les actionnaires : « Les prévisions sur l’ensemble de l’exercice sont confirmées » et « à plus long terme, Airbus bénéficiera des importants efforts consacrés à l’innovation et la mise en place d’une structure plus efficiente et intégrée. »
Il n’a pas été question de revenir sur les dividendes qui ont été distribués au titre de 2016, dividendes dont le montant a été de 1,043 milliard d’euros, soit 105 % des bénéfices de 2016 !
Par contre, les primes, et notamment les primes d’intéressement, ont été rognées, ce qui a provoqué du mécontentement et même des mouvements de colère, fin juin, dans la filiale Airbus Safran Launchers. À l’usine des Mureaux, il y a eu une semaine d’agitation et de débrayage.
Partout, il faut produire toujours plus et dans des délais toujours plus courts. En 2017, 700 avions doivent être livrés, contre 688 l’an dernier. À Toulouse, dans les ateliers, il n’est pas question d’embaucher à la hauteur des besoins. Au contraire, les intérimaires, nombreux, sont menacés. Déjà, en début d’année, la direction avait annoncé vouloir geler leurs embauches.
À la chaîne A330, des débrayages de protestation avaient eu lieu et la direction a proposé de prolonger les contrats d’intérim par un CDI intérimaire. À la chaîne A350, devançant un mécontentement probable, elle avait réuni tous les intérimaires pour les avertir que ceux qui seraient embauchables se verraient proposer un CDI intérimaire. Nombre de travailleurs intérimaires ne sont pas satisfaits, loin de là. Certains refusent ce nouveau statut précaire et doivent quitter l’usine. Alors, pour les remplacer, la direction fait appel aux embauchés et c’est ainsi que des anciens se retrouvent à des postes plus difficiles qu’ils ont quittés il y a quelques années. Sans compter que les heures supplémentaires explosent.
Par ailleurs, depuis le 1er juillet, le plan Gémini, qui prévoit la suppression de 1 167 postes en Europe, dont plus de 600 en France, ainsi que la fermeture du site de Suresnes, entre officiellement en application. Des protestations ont déjà eu lieu.
Face à la gloutonnerie des actionnaires bien servis par le PDG Tom Enders et les autres dirigeants, il faudra que les résistances qui se sont déjà manifestées s’amplifient.