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- Lutte ouvrière n°2557
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Dans les entreprises
Opalines de Foucherans : fin de grève victorieuse !
Après 117 jours de grève, les aides-soignantes, AMP (aide médico-psychologique) et personnel de cuisine de la maison de retraite des Opalines de Foucherans, dans le Jura, ont finalement signé vendredi 28 juillet un accord pour reprendre le travail.
Elles ont obtenu deux embauches d’aides-soignantes, l’arrêt des formations prises sur les temps de repos, l’engagement de remplacer systématiquement les absences, et celui de supprimer les deux lits supplémentaires ouverts par les Opalines sans l’accord de l’ARS, ainsi qu’une prime de 450 euros et trois semaines de congés payés pour les grévistes.
C’est une victoire, et les grévistes pourront reprendre le travail la tête haute. Elles ne reprendront qu’après ces vacances, qu’elles débuteront ensemble, comme elles ont mené leur grève. En effet, la CGT du Jura, qui n’a parfois pas eu autant d’énergie qu’elles durant ce très long conflit, leur a offert, pour affirmer son soutien, un séjour d’une semaine dans le centre de vacances EDF de Mouthe.
En allant devant les entreprises comme Solvay, devant les autres maisons de retraite comme à Santenay où elles se sont fait applaudir des fenêtres, devant le domicile des actionnaires à Beaune et à Montbéliard, au CHU de Dijon, les grévistes avaient réussi, malgré leur petit nombre, à populariser leur mouvement dans le monde ouvrier du Jura et de Côte-d’Or. À tel point qu’à force de remuer ciel et terre, elles ont réussi à intéresser la grande presse et à devenir un événement national.
Leur détermination leur a valu la parution d’un article de Florence Aubenas dans Le Monde qui du jour au lendemain a donné une visibilité nationale à leur combat. Après sa parution, tout à coup, les grands médias se sont déplacés, des députés de La France insoumise sont venus leur apporter leur soutien, le débat sur leur sort et les problèmes qu’elles soulevaient s’est même invité à l’Assemblée nationale. L’intérêt soudain des médias, l’écho qu’ils donnaient aux grévistes et la sympathie qu’elles suscitaient ont peut-être fait craindre une contagion du mouvement, en tout cas les Opalines ont nommé un négociateur après des semaines de silence, ce qui a ensuite permis la signature de l’accord.
Au-delà de cette victoire spectaculaire, leur conflit a eu le mérite de dévoiler la manière dont ce type d’investisseurs font fructifier leur capital dans les maisons de retraite privées à but lucratif, et à quel prix.
Construisant des maisons de retraite, ils obtiennent des habilitations de l’État, et à partir de là, l’argent tombe : celui des résidents, 2 500 euros par mois minimum, mais surtout l’argent public, celui de l’Agence régionale de santé qui finance le salaire des infirmières, et 70 % de ceux des aides-soignantes (les 30 % restants étant payés par le département).
Cette issue victorieuse, elles la doivent à leur incroyable détermination. On leur souhaite de la conserver afin de faire preuve de la même vigilance dans les mois à venir.
Vive les grévistes des Opalines !