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Dans le monde
Israël : provocation à Jérusalem
Cinq morts et 825 blessés palestiniens, trois morts israéliens, voilà au 23 juillet le bilan de la provocation organisée par Netanyahou. Il a fallu la crainte d’un risque d’embrasement pour que le gouvernement israélien décide d’enlever les portiques de sécurité qu’il avait mis en place à l’entrée de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem.
Netanyahou a voulu jouer la fermeté sous le prétexte usé d’assurer la sécurité des Israéliens. Mais les mesures discriminatoires à l’encontre des Palestiniens, en restreignant leur liberté de circulation et leur possibilité de se rendre à la mosquée d’Al Aqsa, ont mis le feu aux poudres.
De nombreux Palestiniens peuvent craindre que l’objectif de Netanyahou soit de renforcer le contrôle de l’État israélien sur la totalité de Jérusalem, y compris sur les édifices religieux musulmans. La gestion de cette esplanade des Mosquées résulte d’un compromis établi en 1967, à la fin de la guerre des Six-Jours, qui place l’administration de ce lieu sous l’autorité jordanienne. Mais religieux et ultra-nationalistes israéliens revendiquent le contrôle de l’État juif sur ces lieux symboliques, voire leur destruction, et Netanyahou s’adresse à cette frange réactionnaire.
En septembre 2000, l’esplanade des Mosquées avait déjà été le théâtre d’une provocation, organisée cette fois par Ariel Sharon, qui avait déclenché ce qu’on a appelé la seconde Intifada, faisant en quinze jours plus de 200 morts parmi les Palestiniens et une dizaine parmi les Israéliens. Ces derniers mois, la tension était moindre. Mais en réalité la guerre contre le peuple palestinien n’a jamais véritablement cessé.
Toute la politique des dirigeants israéliens ne peut qu’attiser la haine et la colère des Palestiniens. L’État israélien cherche à repousser les Palestiniens hors de la ville de Jérusalem. En Cisjordanie, la colonisation se poursuit à un rythme effréné. Ni l’émissaire américain envoyé par Trump, ni une énième résolution de l’ONU ne représentent de réelles solutions pour sortir les Palestiniens et les Israéliens de l’impasse du nationalisme et du sionisme.