Un gouvernement de combat21/06/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/06/P5_Macron_box_Lupo.jpeg.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Un gouvernement de combat

Disposant d’une majorité absolue à la Chambre des députés, Emmanuel Macron n’aurait rencontré aucun obstacle pour y faire voter sa réforme du Code du travail. S’il a choisi de procéder par ordonnances, en court-circuitant y compris ses propres députés, c’est avant tout pour répondre aux vœux formulés par le président du Medef, Pierre Gattaz

Illustration - Un gouvernement de combat

« Il faut aller vite, ne pas s’enliser dans cinq ans de discussions » : la formule est reprise presque mot pour mot par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb au lendemain du second tour des législatives. Et il entend faire cette démonstration y compris en prévision d’autres mesures antiouvrières déjà programmées.

Le gouvernement veut démanteler le Code du travail en trois mois. Le 28 juin les députés devraient lui donner le droit de légiférer par ordonnances et le 20 septembre celles-ci devraient être annoncées en Conseil des ministres et devenir immédiatement applicables. C’est alors seulement que l’on connaîtra en détail leur contenu, la comédie des quarante-huit séances de discussions pendant l’été n’aura servi qu’à amadouer les directions syndicales, qui ne demandent que cela.

Avec cette loi, Macron veut affranchir le patronat des quelques règles de protection collectives dont bénéficient encore les travailleurs. Tout ou presque pourrait être décidé au niveau de l’entreprise : horaires, salaires, nombre d’heures supplémentaires autorisées et niveau de leur rémunération. Les lois prises sous le précédent gouvernement socialiste avaient déjà bien déblayé le terrain dans cette voie, mais Macron propose d’aller encore plus loin. Certains documents de travail publiés par la presse ont même fait état d’un contrat de travail individuel pour chaque salarié, prévoyant notamment les conditions de licenciement. Ce serait un recul considérable pour les travailleurs.

Mais, dans son offensive antiouvrière, Macron n’entend pas s’arrêter au démantèlement du Code du travail. En septembre doivent s’ouvrir d’autres discussions, notamment sur l’assurance-chômage, avec la hausse prévue de la CSG en particulier pour les retraités et des mesures plus contraignantes pour les chômeurs. Le gouvernement veut mettre en œuvre avant fin 2018 une attaque contre les retraites, dont salariés et retraités feront les frais. Macron et Édouard Philippe ont annoncé qu’ils allaient multiplier les projets en dix-huit mois, et on sait que chacun d’entre eux aggravera les conditions d’existence des classes populaires et servira à renforcer le patronat.

Macron et son gouvernement veulent prouver au patronat qu’ils peuvent faire mieux que Hollande et Sarkozy pour répondre à ses exigences. Pour enrayer cette offensive gouvernementale et patronale, la mobilisation massive et consciente du monde du travail, dans les entreprises et dans la rue, est plus que jamais à l’ordre du jour.

Partager