Depuis plusieurs années, dans le Nord, le nombre de pompiers baisse. Ils sont passés de 2 200 à 2 000, alors que le nombre d’interventions a augmenté, rien que cette année, de 7 %. La direction répète qu’il faut faire des économies et accepter de faire des concessions, alors même qu’elle a fait monter en grade, et en salaire, son directeur départemental. Résultat, les pompiers qui partent en retraite ne sont pas remplacés, les évolutions de carrière sont bloquées ou retardées, les équipes travaillent en sous-effectif et plus de 50 heures en moyenne par semaine. Les équipes manquent aussi de matériels, les véhicules ne sont pas remplacés et les ambulances ne sont pas réparées pendant des semaines.

« C’est malsain, explique un gréviste. On est un service public qui perd en qualité ! » La population est directement touchée par cette politique : quand les effectifs manquent, les interventions sont plus difficiles, comme dans le sud du département qui est particulièrement mal desservi. Ce sont aussi des types d’interventions qui ont été privatisées pour faire des économies, comme les opérations contre les nids de guêpes ou les ascenseurs bloqués.

À Valenciennes, les pompiers ont fait une manœuvre sur la place d’Armes. À Roubaix, ils ont fait un cortège bruyant dans la ville. À Denain, ils ont ouvert les portes de leur caserne et discuté avec la population. Partout, ils ont aussi fait des tags sur les véhicules : « Cherche pompiers !!! » ou « Plus d’interventions et moins 200 pompiers ». Ils revendiquent l’embauche de 200 pompiers dans le département, le minimum pour pouvoir être sur place, rapidement et en nombre suffisant, quand ils sont appelés. Ce dimanche, ils étaient sur un marché à Lille, à la rencontre de la population, pour faire signer une pétition. Une manifestation est prévue le 27 juin à Lille.

Par le passé, les pompiers ont déjà mené des luttes importantes. En 2015, ils avaient fait reculer Joël Wilmotte, maire de droite de Hautmont, réputé particulièrement autoritaire, qui avait fini par démissionner de la présidence du service départemental d’incendie et de secours (SDIS).

Aujourd’hui, il faut que les pompiers gagnent des embauches, pour eux-mêmes et pour toute la population.