Le renouvellement est plus apparent que réel. Seuls un tiers des députés macronistes n’ont jamais fait partie de l’équipe d’un élu, eu des responsabilités dans un parti ou de mandat électif. Mais surtout, ces élus sont loin de représenter la « société civile », à moins de réduire celle-ci aux couches les plus aisées de la population.

Les élus de la République En marche appartiennent majoritairement au même milieu social, celui des cadres supérieurs et des chefs d’entreprise. Parmi eux, 10 % ont même fait des études spécialisées dans la gestion d’entreprise. Novices ou non, leur expérience est profondément liée à la lutte de classe côté patronal. Un de ces petits nouveaux, Adrien Taquet, est cofondateur d’une agence publicitaire qui a travaillé pour Strauss-Khan puis pour Macron, avant de déposer sa candidature, d’être retenu et élu. Les ouvriers et les employés forment la majorité de la population, mais ont été quasi inexistants parmi les candidats désignés par LREM. Sans surprise, les députés LR et FN ne corrigent pas cette tendance.

La représentation des classes populaires a toujours été réduite dans la République française, mais elle est dorénavant proche de zéro.