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- Lutte ouvrière n°2549
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Leur société
Transports de matières dangereuses : un premier succès
Après six jours de grève, les conducteurs de camions transportant des matières dangereuses ont obtenu ce qu’ils considèrent comme des avancées significatives sur les conditions de travail et la santé, et ont arrêté leur mouvement le 1er juin.
La CGT, seul syndicat présent dans le mouvement, a cependant prévenu que la grève pourrait reprendre s’ils n’obtenaient pas satisfaction sur d’autres points. Leur mécontentement est lié à la dégradation des conditions de travail. Les grandes entreprises, comme Total, mettent en concurrence les transporteurs à l’occasion des appels d’offres pour le transport de leurs marchandises, et une de leurs exigences est que les chauffeurs effectuent le plus possible de manipulations lors des opérations de chargement et de déchargement. Cela permet à ces grands groupes de réduire leur propre personnel et de s’exonérer des risques inhérents à ces opérations.
Les contrats types qui définissaient les conditions à respecter lors d’une passation de marché ont perdu toute valeur légale et ne sont plus respectés. L’introduction de garanties pour leurs conditions de travail lors de ces appels d’offres était l’une des premières revendications des grévistes. Ils réclamaient en outre une journée de travail maximale de 10 heures, un suivi médical semestriel spécifique, un salaire minimal de 14 euros de l’heure et un treizième mois.
Pour l’instant, les grévistes ont surtout remporté une victoire morale. Ils ont obligé un patronat qui refusait toute discussion à accepter une table ronde le 16 juin, où seront aussi présents les grands groupes donneurs d’ordres comme Total. Elle se prolongera par des négociations jusqu’au 10 juillet. De son côté, le gouvernement s’est engagé à refaire du contrat type la norme et à y introduire des clauses protégeant les chauffeurs de matières dangereuses. Il a déclaré vouloir prendre en compte les inhalations répétées de gaz auxquelles ils sont soumis. Mais ce ne sont encore que des paroles, et seule la détermination des chauffeurs pourra faire en sorte qu’elles se transforment en actes, puis se concrétisent sur le terrain.