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Dans les entreprises
Toyota – Onnaing : des comptes truqués
Tous les artifices comptables sont bons à la direction de l’usine Toyota d’Onnaing (Toyota Motor Manufacturing France TMMF) pour arranger les comptes à sa façon et essayer de les mettre dans le négatif afin de ne pas payer d’impôts sur les bénéfices.
Les voitures qui sortent des lignes sont vendues à un client unique, Toyota Motor Europe, en dessous de leur prix : 10 000 euros en moyenne, alors que la même voiture est proposée en concession aux clients entre 16 000 et 20 000 euros.
Par contre, des pièces comme les faisceaux électriques, les colonnes de direction, les sièges sont achetées au-dessus de leur prix à des sous-traitants qui appartiennent au groupe Toyota. En 2007, une expertise avait ainsi révélé que les moteurs produits par Toyota dans d’autres usines étaient revendus à l’usine Toyota d’Onnaing trois fois le prix moyen du marché.
Il faut ajouter que 80 ou 100 millions d’euros de royalties sont versés chaque année par TMMF directement à Toyota Japon, et sont ainsi évacués de l’impôt sur les bénéfices. Il en va d’ailleurs de même pour Toyota Europe, qui envoie des centaines de millions d’euros de royalties à Toyota Japon, ce qui met artificiellement ses comptes dans le rouge certaines années.
Malgré tous ces artifices, TMMF avait quand même annoncé l’an dernier un bénéfice après impôt de 76,5 millions d’euros. Cette année, la direction de TMMF va encore trafiquer les comptes qu’elle annoncera publiquement en juin. Elle a déjà prévenu de son intention de déduire des frais de change, prétendument liés à la baisse de la livre sterling, et d’y inclure une sortie de plus de 55 millions d’euros soi-disant pour soutenir l’équipementier Takata.
Avec ses comptes truqués et ses jongleries entre filiales, la direction va bientôt prétendre que le travail de ses ouvriers lui fait perdre de l’argent ! Mais tous savent qu’il n’en est rien, et il suffit de voir les bénéfices du groupe Toyota pour s’en persuader : 21,5 milliards en 2015/2016 et 15,4 milliards en 2016/2017. C’est le résultat de l’exploitation, et les travailleurs sont en droit de revendiquer cette richesse qu’ils produisent.