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Politique
PS, PCF, France insoumise : remettez-nous ça ?
Après la victoire de Macron à l’élection présidentielle, les différents partis de la gauche de gouvernement tentent de sauver au moins leur présence parlementaire, avec l’argument qu’ainsi il y aura au moins à l’Assemblée un contrepoids à Macron.
Les cinq années écoulées, où la majorité de gauche à l’Assemblée n’a pas empêché les attaques gouvernementales incessantes contre les travailleurs, ôtent cependant à leur discours toute crédibilité
En campagne à Villeurbanne dans le Rhône, l’ex-ministre de l’Éducation Vallaud-Belkacem, suivie par le journal Le Parisien, a carrément expliqué aux électeurs populaires : « S’il n’y a pas de députés de gauche à côté de la majorité En marche, on va grignoter vos acquis sociaux. » Mais comment ignorer qu’elle a été membre d’un gouvernement qui a adopté les lois Macron, Rebsamen, El Khomri, l’ANI, et dont le Premier ministre avait déclaré son amour au Medef ?
Au pouvoir, la gauche, flanquée de sa majorité parlementaire, n’a pas seulement grignoté les droits des travailleurs, elle les a carrément amputés. Ce faisant, elle s’est déconsidérée au point qu’au premier tour de la présidentielle le candidat du PS a perdu 8 millions de voix par rapport à celui de 2012.
Le Parti communiste développe en fait la même idée, selon laquelle à l’Assemblée les députés PCF seraient un point d’appui pour organiser la résistance à de mauvaises lois.
Mélenchon, qui ne ménage pas ses critiques du quinquennat de Hollande, bien qu’il ait appelé à voter pour lui, propose lui aussi de contrer Macron en élisant suffisamment de députés de la France insoumise. Il va même jusqu’à préciser qu’il sera inutile que les travailleurs se mobilisent contre la destruction de leurs droits dans la rue ou par la grève, puisque les députés de la France insoumise accompliront cette tâche au sein de l’hémicycle. Comme si l’arène parlementaire pouvait être le cadre pour vaincre le patronat !
En fait, au-delà même de ces élections législatives, la France insoumise tout comme le PS et le PCF voudraient restaurer l’image d’une gauche d’opposition, défendant les droits des travailleurs, voire ayant des propositions radicales pour changer la société pour peu qu’on veuille l’amener au gouvernement. La tâche est difficile, alors que pendant cinq ans cette gauche a justement montré combien elle est capable de renier ses promesses lorsqu’elle arrive au pouvoir.
Les travailleurs ont mieux à faire, dans ces élections et après, que de contribuer à redonner du crédit à cette perspective d’une gauche de gouvernement qui vient de se terminer en faillite. Si une chose est à reconstruire, c’est un véritable mouvement ouvrier révolutionnaire faisant confiance à la lutte de classe, et à elle seule, pour en finir avec la société capitaliste.