Le président et son gouvernement sont passés très vite à la discussion sur la réforme du Code du travail. Macron est à la recherche d’une majorité à l’Assemblée, et il veut cultiver son personnage d’homme pressé, fidèle à ses promesses électorales et pourtant à l’écoute des représentants syndicaux et patronaux.

C’est autant de temps gagné sans préciser ses propositions concrètes, et autant de débats complaisamment relayés par les médias, dont certains font une véritable campagne pour la prétendue modernisation du droit du travail, au nom de la défense de l’emploi.

On retrouve l’argument totalement surréaliste que, si on veut développer l’embauche, il faut d’abord donner aux patrons le droit de licencier sans difficulté, alors que toutes les facilités accordées au patronat n’ont conduit qu’à une hausse constante du chômage. Maintenant, c’est le plafonnement des indemnités prudhomales, y compris pour licenciement abusif, que réclament les patrons. Cette proposition rencontre l’opposition des syndicats et d’une grande partie de la population. À juste titre, car se retrouver à la porte avec une indemnité ridicule, et en plus quand le patron est ouvertement en faute, est une double peine particulièrement scandaleuse.

Grâce aux précédentes lois Macron et El Khomri, les patrons ont multiplié les attaques contre les travailleurs, flexibilisant les horaires, supprimant des congés, recourant de plus en plus au travail précaire. Ils exigent maintenant d’avoir le droit non seulement de jeter des travailleurs à la rue, mais de ne leur accorder qu’une aumône.

Macron n’annonce pour le moment encore rien de précis aux patrons. Mais l’essentiel est de leur montrer qu’il ne songe qu’à les contenter.