Disputes au FN : plusieurs flacons, un même poison23/05/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/05/2547.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Politique

Disputes au FN : plusieurs flacons, un même poison

« Crise d’identité », « guerre de tranchée », « avis de gros temps sur le FN » : les quotidiens relatent les soubresauts qui agitent le Front national, fort de son succès électoral mais frustré de la présidence de la République.

Les dissensions concernent la façon dont Marine Le Pen a mené sa campagne. Elle a elle-même déclaré que son débat face à Macron avait été raté et qu’il aurait fallu donner une moindre place à l’euro.

De son côté, Florian Philippot, vice-président du FN, a fait savoir qu’il partirait si son parti renonçait à la sortie de l’euro. Il a en même temps consolidé ses réseaux en les regroupant sous l’appellation Les patriotes, dont les candidats se présentent sous l’étiquette FN.

Malheureusement, les dissensions à l’intérieur du FN ne signifient pas un recul des idées racistes et xénophobes sur lesquelles il s’est appuyé et que ses résultats électoraux ont encore renforcées. Le regroupement autour de Jean-Marie Le Pen est le canal historique, par lequel remontent des effluves de la dictature de Pétain et de l’OAS de la guerre d’Algérie, mais il serait hasardeux de considérer que le danger vient uniquement de là. Quand Marine Le Pen déclare s’orienter vers « une structure encore plus rassembleuse, encore plus performante pour accéder au pouvoir », elle ne renonce pas à ses propos anti-immigrés, pas plus que Philippot, qui s’est prononcé pour la suppression du droit d’asile et pour faire payer la scolarité des enfants de migrants.

Il existe des militants d’extrême droite qui, à la faveur d’une nouvelle aggravation de la crise du capitalisme, sont prêts à utiliser des méthodes musclées, sans doute d’abord en se faisant la main contre des travailleurs immigrés. Certains sont adhérents au Front national, d’autres sont sur les marges ou en dehors.

Si les idées racistes, xénophobes, contre les « assistés », constituent la marque de fabrique du FN, il n’en a pas le monopole. Christian Estrosi, présenté comme un rempart contre le FN, est lui aussi capable de dénoncer des « cinquièmes colonnes islamistes » dans les banlieues. La gauche elle-même ne sait défendre que les valeurs de « la France », ce qui revient à accepter la domination des patrons « français » sur les travailleurs et à se placer sur le même terrain que la droite et l’extrême droite. Philippot a ainsi pu souligner la proximité que Mélenchon peut avoir avec lui quand il s’oppose à l’entrée en France des travailleurs détachés.

Le Front national et Marine Le Pen prétendent à leurs heures être les défenseurs des couches populaires, mais ils représentent un danger pour tous les travailleurs, français ou non. Ceux-ci ne pourront s’en défendre qu’autour d’une véritable solidarité de classe et des idées qui en sont inséparables, les idées communistes et internationalistes.

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