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Politique
Clause Molière : sur les terres du FN
Depuis quelques mois, plusieurs collectivités locales, régions et départements ont voté ce que la presse a baptisé « clause Molière » : elles ont interdit l’embauche de travailleurs ne parlant pas français dans le cadre des marchés publics.
La plupart de ces collectivités sont dirigées par la droite, mais on y trouve aussi le Centre-Val-de-Loire à majorité socialiste. Le prétexte avancé est la sécurité sur les chantiers ; mais ce qui met en danger les ouvriers est le manque d’équipements et la course à la productivité, et non des problèmes de langue. En réalité, il s’agissait de reprendre un thème cher au Front national en désignant les travailleurs étrangers de façon à peine déguisée comme un danger pour les travailleurs français.
Le 27 avril, le gouvernement a envoyé aux préfets une instruction ministérielle rappelant que cette clause est illégale au regard du Code du travail comme du droit européen. Les socialistes sortants ont bien tardé avant de prendre une position claire, et plusieurs dirigeants de région ont immédiatement annoncé qu’ils ne respecteraient pas cette interdiction. Mais ils connaissaient dès le début l’illégalité de la mesure. Ils l’ont défendue et persistent à le faire aujourd’hui pour se donner une image de fermeté aux dépens des travailleurs étrangers.