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Leur société
Migrants : procès pour un geste d’humanité
La justice italienne a relaxé le 27 avril Félix Croft, accusé d’avoir conduit une famille soudanaise dans sa voiture jusqu’à la frontière française.
En juillet 2016, en Ligurie, il a fait la connaissance d’un couple qui avait fui le Darfour avec ses deux enfants en bas âge et leur oncle, et leur a proposé des couvertures : « Ils m’ont demandé de les emmener, a-t-il raconté, j’ai esquivé la question, comme d’habitude. Ce n’était pas mon objectif. Et puis, j’ai vu le bras droit du petit entièrement brûlé... C’était trop. J’ai arrêté de réfléchir. »
Arrêté au péage de Vintimille, côté italien, placé en garde à vue pendant 52 heures, il a été traité comme un criminel. Une procureure l’a menacé de plus de trois ans d’emprisonnement et de 50 000 euros d’amende.
Des dizaines de personnes sont venues le soutenir au tribunal. « Quand la solidarité va à l’encontre du droit, c’est l’humanité qui doit prévaloir, a déclaré Félix Croft après le verdict de relaxe, ajoutant : Je ne considérerai jamais avoir fait quelque chose de mal ou contraire à la loi. »
Depuis le début de l’année, au moins huit personnes sont mortes en voulant passer la frontière entre l’Italie et la France. Mais ce sont ceux qui font des gestes élémentaires d’humanité en aidant les réfugiés qui se retrouvent sur le banc des accusés.
Les criminels, ce sont les gouvernements qui s’opposent à la liberté de circulation et d’installation des migrants en multipliant barbelés, policiers gardes-frontières et procédures judiciaires.