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Leur société
Médecine du travail : un praticien harcelé
Un ancien médecin du travail, Dominique Huez, est harcelé par une entreprise sous-traitante du nucléaire pour avoir tout simplement fait le lien entre l’état de santé d’un salarié et les conditions de travail imposées à celui-ci.
Après une plainte de la société Orys, entreprise de maintenance nucléaire, ayant eu un marché sur le site de la centrale de Chinon, le conseil de l’Ordre des médecins avait condamné Dominique Huez à 1 000 euros d’indemnités de procédure. L’Ordre prétend en effet que le certificat rédigé excédait les seules constatations médicales. L’entreprise, qui affiche 80 millions de chiffre d’affaires, se livrant à un véritable harcèlement, a fait immobiliser par un huissier le véhicule du médecin et bloquer son compte bancaire, à seule fin de récupérer les 1 000 euros en question.
Comme lui, de nombreux médecins du travail, généralistes et psychiatres voient leur diagnostic remis en cause dès lors qu’il lie la maladie avec les conditions de travail du malade ! Et dans 90 % des cas, selon le comité de soutien à Dominique Huez, l’Ordre des médecins, organisme conservateur s’il en est, sanctionne le praticien mis en cause par une entreprise.
La ministre de la Santé, alertée à de multiples reprises, n’a pas donné signe de vie. La médecine préventive, en particulier sur les lieux de travail, ne semble pas la première de ses préoccupations. Pourtant c’est la médecine du travail qui est à nouveau visée dans cette affaire choquante.
Le docteur Huez a dû établir un recours devant le Conseil d’État, et il est soutenu par un comité qui a notamment appelé à un rassemblement le 4 mai à Montbazon dans l’Indre-et-Loire, secteur où la ministre avait été élue.