Les agents hospitaliers luttent pour des embauches et pour l’obtention des moyens élémentaires qui manquent à l’hôpital de Cayenne. Les 60 millions obtenus dans le cadre de l’accord d’urgence lors du mouvement général ne pourront être utilisés pour cela puisqu’ils ne servent qu’à rembourser les dettes de l’hôpital aux fournisseurs.

La détermination des grévistes commence à faire bouger quelques élus et dirigeants de la santé. C’est ainsi que, après leur marche jusqu’à la mairie de Cayenne, vendredi 28 avril, les agents hospitaliers ont été reçus par le maire et le directeur de cabinet du préfet. Ce dernier a promis d’agir en vue d’un règlement dès la formation du nouveau gouvernement français. Le président de l’association des maires a déclaré par ailleurs qu’il organiserait une rencontre entre les élus et les acteurs du secteur de la santé.

Les dirigeants de l’Agence régionale de santé (ARS) ont donné rendez-vous à l’Union des travailleurs guyanais (UTG) santé de l’hôpital mercredi 3 mai.

Samedi 29 avril au soir, les grévistes ont appelé la population à une rencontre sur leur piquet de grève. Plus de 200 personnes ont répondu à l’appel. Une saynète organisée sur l’estrade par les agents a illustré l’insécurité grandissante au sein de l’hôpital. Les employés ont expliqué dans quelles conditions désastreuses ils travaillent. Une responsable du syndicat a critiqué le fait que leurs problèmes n’ont pas été inclus dans le pôle santé du Collectif pour le décollage de la Guyane, qui dirigeait le mouvement général, ce qui était, selon elle, incohérent.

Les grévistes sont bien décidés maintenant à se battre jusqu’à satisfaction.

Ceux de l’EDF, toujours en grève, résistent aux pressions, notamment judiciaires. Suite au référé engagé par EDF-Guyane, ils sont condamnés à payer des astreintes journalières sous prétexte d’entrave à la liberté de travailler. Ils avaient été particulièrement révoltés par deux propositions de la direction d’EDF-Guyane : à savoir la création de six emplois… sur deux ans et l’« offre » de cinq jours de grève payés sur six semaines. Ces propositions ont été jugées humiliantes par les grévistes de l’UTG-EDF-Guyane et il y a de quoi. Ils se battent toujours contre le plan d’austérité de la direction, pour des embauches immédiates et massives, pour de meilleures conditions de travail et notamment la modernisation des installations. Très remontés par le com.portement de leur directeur, ils réclament maintenant son départ.

Les travailleurs du groupement pétrolier ont mis fin à leur grève après avoir obtenu notamment un rattrapage salarial pour les employés d’une ancienneté supérieure à dix années, l’assurance qu’aucune poursuite ne serait engagée contre les grévistes, le remplacement de véhicules vétustes. La lutte a payé. Et c’est de bon augure pour les autres travailleurs en grève.