General Electric Medical Systems – Buc : en grève pour 200 euros03/05/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/05/2544.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Electric Medical Systems – Buc : en grève pour 200 euros

Mardi 25 avril, lors d’une assemblée générale, plus de 80 salariés sur les 140 des ateliers de production et de réparation de l’entreprise General Electric Medical Systems (GEMS) de Buc, dans les Yvelines, ont voté la grève pour le lendemain. L’entreprise fabrique du matériel radiologique et emploie près de 1600 salariés au total, essentiellement des cadres.

Cela fait suite aux augmentations de salaires de 2017 (1,6 % en moyenne pour les non-cadres) jugées insuffisantes, aux pétitions signées par plus de 120 travailleurs des ateliers réclamant 200 euros, et à la communication en permanence par la direction de résultats financiers colossaux.

La direction a tenté d’éviter la grève en recourant à la division : une augmentation du salaire annuel de 500 euros pour certains et une prime de 500 euros pour d’autres en production, et même, dans les secteurs de réparation, une allusion à une prime qui serait conditionnée au fait de ne plus faire cause commune avec le reste du personnel.

Le 26 avril, les 50 travailleurs présents à l’assemblée générale ont revoté la grève et élu une délégation pour les représenter. À midi, il y avait une haie d’honneur en sortie de réfectoire lors de la distribution du tract expliquant les raisons de la grève, car aucun n’a voulu manquer cela. À l’assemblée de fin de journée, rejoints par l’équipe du soir, c’est à près de 70 que les grévistes se sont donné rendez-vous pour le lendemain.

Au deuxième jour de la grève, la délégation a rendu compte de sa rencontre avec la direction, qui s’est limitée à dire que le futur montant de la participation viendrait renforcer le pouvoir d’achat. Autant dire que cette remarque est mal passée et que tout naturellement la grève a été reconduite. Pour exprimer une nouvelle fois les revendications, les travailleurs se sont imposés à la réunion du comité d’entreprise avant de distribuer un tract le midi, avec le même enthousiasme que la veille.

Le 28 avril, 370 signatures à une pétition ont témoigné du soutien des autres salariés. Cela a conforté tout le monde d’autant que la direction a amorcé des négociations qui se sont traduites en fin de journée par 600 euros d’augmentation du salaire annuel au lieu de 500, et 300 euros d’augmentation du salaire annuel plus 300 euros de prime au lieu d’une prime de 500 euros pour tous les autres. Le personnel de réparation reçoit une prime supplémentaire de 645 euros à la fin d’un projet de transfert d’activité.

Les grévistes ont refusé ces propositions le mardi 2 mai. La direction réplique que ce sont les dernières et qu’elle veut recourir à des salariés d’autres secteurs pour remplacer les grévistes sur une ligne de production. Les grévistes devaient discuter de cela le lendemain.

Il est déjà certain que cette grève en a étonné plus d’un. La direction d’abord, car une grève avec les lignes de production quasiment à l’arrêt, cela ne s’est pas vu dans l’entreprise depuis près de 20 ans. Les grévistes également, car si c’est la première grève pour l’immense majorité, l’enthousiasme, le fait de se retrouver tous ensemble et le sentiment d’avoir relevé la tête sont déjà appréciés comme un premier succès.

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