- Accueil
- Lutte ouvrière n°2543
- Le Pen : démagogue et antiouvrière
Politique
Le Pen : démagogue et antiouvrière
Le Pen est la représentante d’une extrême droite viscéralement anticommuniste, hostile aux travailleurs qui luttent pour défendre leurs droits. Elle n’a jamais soutenu les mobilisations contre la loi travail au printemps dernier, ni aucune autre. Face à l’ex-banquier et ex-ministre Macron, c’est à bon compte que cette bourgeoise peut poser en « candidate du peuple ».
Invitée sur France 2 au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, Le Pen n’a pas craint d’affirmer : « Je n’ai pas envie qu’on dérégule le droit du travail, qu’on fasse cette casse sociale que veut Macron, par ordonnance : sans même un débat à l’Assemblée, il veut faire une loi El Khomri puissance 10. »
Pour s’attirer les suffrages populaires, elle se déclare en faveur d’un retour à la retraite à 60 ans et d’une augmentation du pouvoir d’achat des petits salaires. Mais ce sont des paroles creuses et mensongères. Il y a à peine dix ans, le FN était pour la retraite à 67 ans et surtout Le Pen ne veut absolument pas s’en prendre aux profits des grandes entreprises ni réduire les dividendes versés à leurs actionnaires. Et faute de prendre l’argent où il se trouve, dans les caisses du grand patronat, les promesses de cette démagogue en direction des travailleurs ne valent pas mieux que celles de tous les autres politiciens.
Face à un Macron qu’elle présente comme le candidat de la mondialisation, Le Pen se veut la championne du protectionnisme et promet de fermer les frontières si elle est élue. Le protectionnisme n’a jamais protégé les travailleurs, mais seulement, et encore, les intérêts des patrons locaux. Et, quoi qu’il en soit, Le Pen sait très bien que si elle est élue elle se conformera tout comme Macron aux choix du grand patronat et des banques.
Avec sa démagogie xénophobe et raciste, en proposant par exemple d’empêcher des enfants d’être scolarisés et des sans-papiers de se soigner, Le Pen désigne les étrangers et les migrants comme des boucs émissaires. Mais c’est une diversion pour éviter que les travailleurs ne s’en prennent aux vrais responsables du chômage et de la pauvreté que sont les capitalistes. En semant la division parmi les travailleurs, Le Pen sert uniquement les intérêts du grand patronat.
Si elle arrivait au pouvoir, Le Pen se soumettrait aux puissances de l’argent et mènerait une politique anti-ouvrière, tout autant que les politiciens de droite et de gauche qu’elle dénonce aujourd’hui. Le pouvoir fort qu’elle veut mettre en place serait surtout destiné à mettre au pas les militants syndicaux et les travailleurs contestataires. Ceux qui parmi les travailleurs sont tentés d’apporter leur voix à Le Pen en croyant exprimer leur colère et trouver un « sauveur » ne font que renforcer leurs pires ennemis.
Tous ceux qui ont à cœur de défendre les intérêts du monde du travail ne peuvent que combattre Le Pen et ses idées, lutter contre leur influence autour d’eux, dans les entreprises et les quartiers populaires, et au contraire préparer les travailleurs à demander des comptes à leurs exploiteurs.