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Leur société
Patronat : Gattaz martèle son programme
Pour Gattaz aussi, c’est la dernière ligne droite pour l’élection présidentielle. Dans sa conférence de presse hebdomadaire, dans ses tribunes dans la presse patronale, le dirigeant du Medef lance même un cri d’alarme repris par quatre-vingt-dix patrons contre un éventuel « oui au permis de tuer l’Europe » qui sortirait des urnes.
Cet alarmisme n’a pour objectif que de plaider pour les candidats Macron et Fillon, et plutôt pour le second, dont le programme serait pragmatique. Gattaz en espère des mesures contre les maux qui accablent ces pauvres patrons français : « la fiscalité insensée, le compte-pénibilité, les 400 000 normes, les lourdeurs du Code du travail », qui ne sont pas dues à l’euro, précise-t-il.
Certes, le patronat français est tout à fait capable de trouver tout seul ses objectifs et les moyens de les atteindre en mettant un président et un gouvernement à sa botte. Les lois Macron et El Khomri lui ont largement déblayé le terrain pour tenter d’exploiter les travailleurs plus tranquillement en laminant leurs droits. Mais il en veut davantage.
« Que veut dire le mot austérité, dans un pays comme la France qui n’a cessé d’augmenter ses dépenses publiques pour atteindre 57 % du produit intérieur brut en 2016 ? » écrit Gattaz en réponse à Hamon. « Ce n’est pas l’Europe qui a décidé que la France aurait les charges sociales les plus élevées. C’est un choix politique constant de nos dirigeants. » Alors que l’Allemagne, elle, a réussi sa croissance, renvoie-t-il à Mélenchon. Comme les candidats, Gattaz martèle son programme : encore plus de coupes dans les services utiles à la population, et la réduction de toutes les cotisations sociales.
Le patronat est prêt à la bataille contre les travailleurs, aux côtés du président s’il est selon son vœu et, s’il ne l’est pas, en faisant la pression nécessaire pour qu’il cède. Aux travailleurs, à la population d’être aussi prêts à riposter.