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Leur société
Macron : homme du sérail
Emmanuel Macron a beau se dire hors des partis et clamer sa volonté de renouveler la classe politique, il cumule toutes les qualités du serviteur au long cours de la bourgeoisie.
Inspecteur des finances, banquier d’affaires chez Rothschild, conseiller du président Hollande, ministre de l’Économie, l’homme a été formaté, testé et mis à l’ouvrage, dans le monde des affaires et dans les arcanes du pouvoir, sans même avoir jamais été élu.
Si son nom se rattache surtout à la loi qui aide les patrons à imposer le travail du dimanche et à la préparation de la loi El Khomri, qu’il aurait souhaitée encore plus destructrice pour les droits des salariés, il a pendant tout le quinquennat Hollande participé pleinement aux attaques contre le monde du travail.
À peine prononcées, ses vagues promesses peaufinées pour plaire à tout le monde sont immédiatement contredites par les phrases suivantes de ses discours. Agitant le hochet d’une baisse des impôts par la suppression de la taxe d’habitation, il affirme ensuite sa volonté d’imposer la hausse de la CSG. Parlant de la nécessité d’aller vers un remboursement à 100 % des frais dentaires, d’audition et de lunettes, il se déclare en même temps déterminé à réduire les dépenses de santé. Il propose de limiter à 12 le nombre d’élèves par classe en CP-CE1 dans les zones prioritaires, mais veut supprimer 120 000 postes dans la fonction publique.
Là où Macron est clair, c’est dans son programme d’attaques contre le monde du travail qui, comme le dit un représentant patronal, « est clairement dans la même dynamique » que celui de Fillon. Pour faire saliver le patronat, il ajoute à la suppression de la presque-totalité de l’ISF celle des dernières cotisations sociales sur les bas salaires, ainsi que celle des lois limitant encore un peu la durée du travail. Et, pour les salariés, c’est un passage à la paille de fer enrobé dans un gant de velours : la flexibilité généralisée, des chômeurs encore moins indemnisés, des indemnités réduites même en cas de victoire aux Prud’hommes, et des retraites amputées, voire repoussées à un âge indéterminé.
Derrière le petit Kennedy français jouant son va-tout sur le discrédit collectif des partis politiques usés au pouvoir, c’est bien le DRH avide qui pointe, entièrement dévoué à ses puissants employeurs.