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Grenoble : menace sur les centres de santé
Le personnel des centres de santé de Grenoble en colère et en grève a organisé les jeudi 6 et vendredi 14 avril des rassemblements devant le centre de santé de la Villeneuve, puis devant le bâtiment du conseil départemental de l’Isère.
Il proteste contre la baisse de 70 % de la subvention au fonctionnement des centres de santé de la ville. De nombreux usagers de ces centres sont venus à ses côtés dire leur indignation et leur opposition à cette baisse. La pétition a obtenu plus de 5 000 signatures. Le budget a été revu en catastrophe, car il faut envisager un fonctionnement avec 400 000 euros de moins, soit 10 % du budget !
Il y a à Grenoble cinq centres de santé. Ils ont été créés en 1973 pour faire face à une pénurie de médecins et de soignants libéraux dans les quartiers les plus populaires de la ville, qualifiés de prioritaires par les services préfectoraux du fait des populations pauvres et fragiles qui s’y trouvent. Ces centres de santé accueillent 17 500 patients. Ils proposent une médecine générale, de la pédiatrie et de la psychiatrie, et aussi des soins infirmiers et de kinésithérapie. Leurs actions de prévention sont essentielles : vaccinations, dépistages de cancers, protection maternelle et infantile. À tout cela s’ajoute un rôle social d’accueil, d’écoute et d’orientation des patients en réponse à leurs problèmes matériels, moraux et de santé. Tout le personnel médical et administratif est salarié de l’Agecsa (Association de gestion des centres de santé), la pratique du tiers payant est généralisée.
Le département de l’Isère et la mairie de Grenoble contribuent au budget de l’association depuis sa création. Ce n’est pas la première fois que ces collectivités tentent de se désengager financièrement et donc prennent le risque de mettre en danger les centres de santé et d’abandonner, comme le disait un manifestant, les populations qui reçoivent là des soins de qualité et accessibles financièrement. À chaque fois, la mobilisation des personnels et des usagers a fait reculer les élus des différents bords politiques.
Aujourd’hui, face à l’attaque du conseil départemental à majorité LR, la mobilisation a bien commencé, elle doit s’inscrire dans la durée, comme l’a demandé la délégation sortie déçue de l’entrevue avec la 1ère vice-présidente LR du conseil. Les manifestants présents étaient bien convaincus de la nécessité de continuer, pour que les élus reculent sur leur décision révoltante.