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Dans le monde
Syrie : sous les bombes
Alors que le 4 avril s’ouvrait à Bruxelles une conférence consacrée à l’avenir de la Syrie, une attaque au gaz toxique faisait 58 morts dans une ville du nord-ouest du pays tenue par les opposants au régime d’Assad. Ce dernier est accusé de l’avoir perpétrée.
Les représentants des pays impérialistes, Jean-Marc Ayrault inclus, se sont empressés de la condamner. Mais ces condamnations ne sont que de pure forme au moment où les grandes puissances se résolvent au maintien de la dictature d’Assad. Qu’importe s’il gaze une ville puisqu’il participe au maintien de l’ordre impérialiste.
Affrontements entre puissance régionales, multiplication des milices qui interviennent en leur nom en Syrie et au-delà, intensification de la guerre opposant milices dites « rebelles » et régime syrien, et milices rebelles entre elles, la situation est devenue, depuis le début de la guerre civile, de plus en plus chaotique. C’est de ce chaos qu’est né Daech.
L’impérialisme américain a bien cherché à reprendre la situation en main en constituant une coalition afin de tenter de créer, dans le combat contre Daech, une certaine cohésion derrière lui, sans y parvenir réellement. Le régime d’Assad ne s’écroulait pas, et de toute façon aucune autre solution politique n’émergeait. En apportant son appui militaire à son allié syrien à partir de l’automne 2015, la Russie permit à Assad de reprendre l’avantage sur ses opposants et de reconquérir des parties du territoire qui lui échappaient.
Pour les dirigeants américains, Assad redevenait un dictateur fréquentable car il était en passe de faire la preuve de sa capacité à stabiliser la situation, ce qui est la seule préoccupation des dirigeants impérialistes. En déclarant le 30 mars que le départ d’Assad n’était plus une priorité, l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU n’a fait que reconnaître ouvertement la position adoptée en réalité depuis longtemps, par tous les représentants des grandes puissances.
La population syrienne, comme avant elle déjà la population irakienne, paie le prix fort de ces manœuvres impérialistes. Elle subit en Syrie les bombardements du régime et de la Russie et les exactions des milices. Les bombardements de la coalition impérialiste contre Daech sont une catastrophe supplémentaire. Des dizaines de civils ont ainsi été tués par des frappes aériennes fin mars, en Syrie, et à Mossoul, en Irak.
Alors la barbarie dont le peuple syrien est victime depuis tant d’années est avant tout celle engendrée par la politique des puissances impérialistes.