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Santé publique : un déremboursement de plus
À partir du 1er juin, les patients souffrants d’arthrose du genou ne seront plus remboursés des injections d’acide hyaluronique qui servent à lubrifier leurs articulations et les soulagent temporairement.
La ministre de la Santé justifie la mesure au nom d’une nouvelle évaluation de la note attribuée à ce produit par la Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux. Face aux protestations des médecins eux-mêmes, elle propose l’utilisation d’un produit de substitution. Mais il n’est remboursé qu’à hauteur de 15 % et n’est du coup pas pris en charge par la plupart des mutuelles complémentaires.
Le but réel de la mesure est d’économiser 68 millions d’euros. Cela représente une goutte d’eau dans les dépenses de santé, mais aura des conséquences bien réelles pour les patients qui bénéficiaient de ce traitement, qui n’a pas vraiment d’équivalent aussi efficace d’après les médecins spécialistes.
Ce sont surtout les malades les plus pauvres qui seront pénalisés, condamnés à espacer ou à renoncer à ces injections. D’après les rhumatologues, cela va entraîner une augmentation des interventions pour mettre en place des prothèses du genou, alors que le traitement en limitait le nombre et parfois même le besoin.
Une partie du coût de cette opération, facturée entre 7 000 et 13 000 euros, sera à la charge des malades. Mais la Sécurité sociale, qui dépense déjà 800 millions d’euros pour ce type d’opération, devra elle aussi payer plus.
Il s’agit donc d’une politique à courte vue, qui s’en prend avant tout aux malades. Mais, pour que les finances publiques puissent être consacrées avant tout à aider le patronat, il n’y a pas de petites économies !