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Leur société
Le Pen : dis-moi qui tu rencontres
Marine Le Pen cherche à se doter d’une stature internationale. D’où ses efforts pour décrocher une poignée de main avec un ministre ou un chef d’État à l’occasion d’un voyage à l’étranger.
En janvier, Le Pen avait fait le pied de grue sans succès pour rencontrer Donald Trump, qu’elle admire tant. Elle a eu plus de succès avec Poutine, qu’elle est parvenue à rencontrer le 24 mars. Capable d’envolées nationalistes et racistes contre les Caucasiens et les musulmans, à la tête d’un régime qui réprime durement ses opposants, Poutine n’a rien pour déplaire à Le Pen.
Avant son déplacement en Russie, Le Pen était au Tchad. Comme Sarkozy en 2007 et Hollande en 2012, elle a déclaré porter « une condamnation de la Françafrique »… tout en rendant chaleureusement hommage au dictateur tchadien Idris Deby, porté au pouvoir dans les années 1990 par l’armée française et plusieurs fois sauvé par elle, parfaite incarnation de cette même Françafrique.
Comme il se doit, Le Pen a terminé son voyage au Tchad par une visite aux militaires français stationnés dans la capitale N’Djamena. Après avoir serré la main d’un dictateur, il était normal de la part de cette politicienne bourgeoise de saluer ceux qui défendent en Afrique les intérêts de l’impérialisme français.