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Centrafrique : des militaires français violeurs et impunis
Plusieurs plaintes visent des militaires français engagés en Centrafrique entre décembre 2013 et octobre 2016 dans l’opération Sangaris. Deux associations de protection de l’enfance tentent aujourd’hui d’empêcher que l’une de ces plaintes concernant des viols de jeunes garçons soit définitivement enterrée.
Quarante-et-un enfants du camp de réfugiés de M’Poko, situé dans l’aéroport même de Bangui, la capitale de la Centrafrique, se sont déclarés victimes d’agressions sexuelles ou de viols entre décembre 2013 et juillet 2014 de la part de militaires français. Une enquête interne avait bien été lancée, mais les militaires mis en cause avaient été aidés par leur hiérarchie pour y répondre de façon concertée. Le dossier transmis au ministre de la Défense Le Drian avait été classé secret défense, tandis qu’une autre enquête menée par l’Onu était elle aussi restée sous le boisseau.
Il avait fallu attendre neuf mois pour que le lièvre soit levé par un article du quotidien britannique The Guardian. Le fonctionnaire de l’Onu qui avait lancé l’alerte auprès du journal et transmis l’enquête de l’Onu aux autorités françaises a été suspendu de ses fonctions, puis poussé à la démission. Le Drian a tout de même été obligé de lever le secret défense et de transmettre le dossier à la justice. Mais l’enquête a ensuite été confiée à l’armée elle-même…
Finalement, sans avoir interrogé par lui-même une seule des victimes, le parquet de Paris a clos l’instruction en décembre dernier. Il n’a mis en examen aucun des militaires et un non-lieu est prévisible. Les deux associations demandent l’audition par la justice de dix militaires français ainsi que du gendarme qui a mené l’enquête avec une « extrême partialité ». Mais ni la justice, ni le gouvernement n’ont envie de faire la lumière sur les exactions des militaires, un aspect des sales guerres menées par l’impérialisme français.