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Israël : permis de tuer ?
En mars 2016, un soldat franco-israélien de 19 ans avait achevé d’une balle dans la tête à Hébron, en Cisjordanie occupée, un Palestinien qui venait de tenter une attaque au couteau et qui, atteint par balles, gisait au sol, désarmé. Filmé par un passant, le soldat avait été déféré devant un tribunal militaire.
Début janvier dernier, celui-ci l’a déclaré coupable d’homicide volontaire, le procureur réclamant à son encontre trois ou cinq ans de prison ferme. Le 21 février, la peine définitive a été prononcée : la présidente de la cour, une colonelle, jugeant que le soldat n’était pas en situation de légitime défense, l’a condamné à 18 mois de prison ferme. Elle a déclaré en effet avoir pris en compte, comme circonstances atténuantes, le fait que Hébron soit « située en zone hostile » ainsi que « les souffrances endurées par la famille »… du soldat.
À la tête d’un gouvernement de droite et d’extrême droite comportant les leaders ultranationalistes Bennett ou Lieberman, le Premier ministre Netanyahou n’a cessé depuis près d’un an de se déclarer solidaire du geste barbare du soldat.
À présent, en soutien aux manifestants de la droite antipalestinienne qui devant le tribunal réclamaient sa libération immédiate, Netanyahou a souhaité qu’il bénéficie de la grâce présidentielle.
La clémence de la justice israélienne contraste avec la sévérité des peines dont sont accablés des gamins palestiniens lanceurs de pierres. Ainsi, en mars 2016, sept garçons de 13 à 17 ans avaient écopé de 12 à 39 mois ferme pour avoir jeté des cailloux sur des voitures israéliennes à Jérusalem-Est.
Et surtout, en continuant de plus belle la politique de colonisation dans les territoires occupés, en violant ouvertement les droits des Palestiniens, en traitant les Arabes israéliens (20 % de la population) comme des citoyens de seconde zone, le pouvoir israélien, Netanyahou en tête, entretient un état de guerre permanent dont la population, palestinienne comme israélienne, est en définitive la victime.