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- Lutte ouvrière n°2534
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Seita Imperial Tobacco – Riom : non à la fermeture !
Jeudi 16 février, à l’appel des représentants syndicaux et du comité de soutien, 900 personnes ont manifesté contre la fermeture annoncée fin novembre de l’usine de fabrication de cigarettes appartenant au groupe richissime Impérial Tobacco.
Le défilé dans les rues de Riom, ville de 15 000 habitants située à 15 km de Clermont-Ferrand, a été relayé par la presse locale. Derrière les 239 salariés de l’usine manifestaient également les retraités et les familles, mais aussi les représentants syndicaux d’autres usines ou de l’hôpital. D’ailleurs, à la Société des eaux de Volvic et aux laboratoires pharmaceutiques MSD Chibret, les travailleurs s’attendent eux aussi à des annonces de licenciements.
Des producteurs de tabac et des buralistes étaient présents. La fermeture de cette usine va entraîner pour les producteurs une perte nette : 50 % de leur production était achetée par la Seita. Pour les buralistes qui venaient directement se servir dans l’usine, cela nécessitera des frais de transport et de stockage qui les inquiètent. Des commerçants avaient fermé leur boutique et manifestaient leur soutien en arborant des affichettes : « Fermer une usine nuit gravement à la santé des salariés et de leur territoire. » De plus, chacun est conscient que cela touchera également les intérimaires et les sous-traitants qui travaillaient dans l’usine.
Cette annonce de fermeture choque, parce que cette multinationale a déclaré 2,3 milliards d’euros de bénéfices en 2015 et, en 2016, la directrice générale d’Impérial Tobacco a annoncé une augmentation des dividendes de 10 % pour la huitième année consécutive.
L’usine de Morlaix a fermé en 2001, Dijon en 2004, Lille en 2005, Metz en 2010, Strasbourg en 2011 et Carquefou (Nantes) en 2014, où 327 personnes étaient touchées. À Riom, un tiers des salariés a déjà vécu au moins une fermeture, certains ont vécu celles de Lille puis de Nantes. Les derniers arrivés de Nantes sont là depuis moins d’un an, parmi lesquels certains couples dont les deux membres travaillent à l’usine. « On est des migrants », disent certains.
Officiellement, le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) commence le 7 mars. Les salariés comptent se faire entendre. Ils sont allés à Lyon rencontrer les élus du conseil régional et ils organisent des distributions de tracts et des manifestations. Ils dénoncent l’argent qui a été perçu par cette entreprise au titre du CICE et aussi ce que les dirigeants doivent à l’État pour avoir détourné des impôts et des taxes par l’intermédiaire de leur filiale de distribution de cigarettes : pas moins de 350 millions d’euros.
Les salariés discutent du plan d’action à mettre en œuvre maintenant. Que la fermeture de l’usine découle d’une baisse de la consommation de tabac, certainement salutaire, ou d’une réorganisation de la production, il n’y a aucune raison pour que les travailleurs en fassent les frais. Ils ont besoin d’un emploi, d’un salaire, et personne ne doit rester sur le carreau, en tout cas. Ils ont pu mesurer avec cette manifestation combien la population les soutient.