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Leur société
Macron : tout pour les patrons
Accusé par ses concurrents, et une partie de la presse, de ne pas avoir de programme, Macron a annoncé finalement qu’il le dévoilerait en deux temps, le 22 février et le 2 mars.
Jusque-là, cherchant ses électeurs autant à gauche qu’à droite, et du coup ne voulant fâcher personne, il avait savamment entretenu le flou sur les mesures qu’il prendrait en cas de victoire. Certaines ont tout de même été rendues publiques et, pour la plupart, elles caressent le patronat dans le sens du poil : suppression de l’ISF pour les actionnaires, poursuite des aides aux entreprises, sans parler de l’allongement de la semaine de travail pour les jeunes qu’il avait évoqué un temps.
Évidemment, venant de ses rivaux dans la course à l’Élysée, la critique sur l’absence de programme ne manque pas de sel. Si l’exercice obligé est de présenter un catalogue de promesses avant l’élection, tous savent qu’il n’en restera pas grand-chose une fois celle-ci terminée, les promesses, comme le dit l’adage, n’engageant que ceux qui y croient.
Et puis, s’il ne dit rien de ce qu’il fera, l’ex-banquier d’affaires ne se vante pas non plus de ce qu’il a fait. Secrétaire général adjoint de l’Élysée de mai 2012 à juillet 2014, puis ministre de l’Économie jusque fin août 2016, celui qui se présente comme un homme neuf a participé à toutes les attaques contre le monde du travail de la présidence Hollande. Il a mis en place les lois qui portent son nom qui, outre la généralisation du travail du dimanche, ont instauré le fait que les plans sociaux ne sont plus appréciés au niveau des groupes, mais à celui de l’entreprise qui licencie. Cela facilite pour de grands groupes les suppressions d’emplois dans une filiale, pour peu qu’elle présente des comptes en déficit. Les lois Macron exonèrent les petits licenciements (moins de dix salariés) de toute justification ou contrôle. Elles suppriment aussi le risque d’être poursuivi au pénal, encouru jusque-là par les patrons pour les infractions graves au Code du travail ou à la protection des salariés, limitent les possibilités pour les salariés de contester les plans de licenciements. Si une partie de ce que prévoyaient initialement les lois Macron a été modifiée, l’essentiel est demeuré, y compris au travers de la loi travail, à laquelle il a collaboré et qu’il a soutenue. Un tel bilan pèse plus que des promesses.
Pas de programme Macron ? Si ! Comme ses concurrents de LR, du PS ou du FN, c’est celui du patronat.