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Dans les entreprises
Groupe Renault : année record… de l’exploitation
La direction de Renault vient d’annoncer ses résultats pour l’année 2016. Cette année encore, l’argent déborde : le chiffre d’affaires est en hausse de 13,1 % par rapport à 2015.
La « marge opérationnelle » est en hausse de plus de 38 %. Et le bénéfice net du groupe (3,5 milliards), obtenu après déduction des impôts, agios, etc., est lui aussi en hausse de 19 %. C’est bien grâce à l’exploitation des 120 000 salariés qui travaillent pour Renault dans le monde.
Carlos Ghosn, le PDG multimillionnaire de Renault, se félicite logiquement de ces résultats record. Promettant aux actionnaires des dividendes en hausse de 31 %, il se rengorge de la poursuite de la réduction des coûts. Il a en effet à son tableau de chasse quelque 8 000 emplois supprimés rien qu’en France, dans le cadre de son premier plan de compétitivité triennal signé en 2013. Durant ces trois années-là, plus de 2 milliards d’euros auront été distribués aux actionnaires, pendant que, pour les travailleurs, c’étaient les salaires gelés, l’augmentation des horaires et des cadences ou de la charge de travail. Quant aux 1 800 embauches évoquées pour 2017, elles ne sont pas destinées à soulager les conditions de travail, de plus en plus éprouvantes dans les usines et les bureaux d’études. Bien au contraire.
Si Ghosn peut parader aux yeux des bourgeois en champion du profit – et se faire grassement rémunérer, 41 000 euros par jour, à ce titre – c’est surtout parce qu’il est aussi le champion de la précarisation du travail. C’est notamment au détriment de la santé et des salaires des 9 000 intérimaires qui travaillent pour Renault en France, aux salaires les plus bas, que le PDG et les actionnaires peuvent étaler leurs résultats.
Une nouvelle fois, la direction de Renault tente de faire passer les augmentations générales de salaire aux oubliettes. Alors que les salaires sont bloqués depuis 2012, elle compte sur les diverses primes promises, dont la prime d’intéressement, pour faire oublier la perte de pouvoir d’achat subie par l’immense majorité des salariés. Or, même si ces primes, représentant souvent l’équivalent de deux mois de salaire, seront évidemment les bienvenues, elles ne font pas le compte.
D’une part, pour des milliers de travailleurs intérimaires, prestataires ou salariés de sous-traitants, qui participent amplement à fabriquer les profits de Renault, elles n’existent tout simplement pas. D’autre part, comme toutes les primes, elles manqueront cruellement à l’âge de la retraite.
Les annonces flambantes de Renault à l’usage des actionnaires prouvent en même temps que, pour les travailleurs, de l’argent il y en a dans les caisses du patronat. Il s’agit d’aller le chercher, en exigeant pour commencer 300 euros de plus pour tous par mois, intérimaires, prestataires et travailleurs de la sous-traitance compris, comme simple rattrapage. Et, pour tous les plus bas salaires, dont ceux des milliers d’intérimaires, aucun salaire mensuel ne doit être inférieur à 1 800 euros net.