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Dans les entreprises
Tarbes : après la grève des cliniques
La grève des cliniques tarbaises aura duré 65 jours. Elle a permis aux salariés d’obtenir des augmentations de salaire de 3,2 % en moyenne ainsi qu’une prime annuelle brute de 700 euros et des avancées sur les conditions de travail. Ainsi le temps de travail de nuit sera réduit, passant à 33,6 heures au lieu de 35, et le temps de repas sera incorporé dans le temps de travail.
La direction et quelques médecins n’ont toujours pas digéré cette grève et cherchent à se venger. Mais les travailleurs restent mobilisés. Ils se sont retrouvés en assemblée générale, un mois après la fin de la grève, et ont pu vérifier que l’hostilité revancharde de la direction était systématique. Ainsi, certains médecins et des chefs de service ne saluent plus les grévistes de leur propre service alors qu’ils continuent à saluer les autres. Ils ont gardé une arête en travers de la gorge.
Des travailleurs soupçonnent même des médecins d’essayer de pousser à la faute professionnelle : ils envoient le traitement des patients aux infirmières sur des tablettes et modifient la posologie à la dernière minute. Elles sont donc obligées de préparer à nouveau les médicaments. Mais si elles ne contrôlaient pas, il serait alors facile de les accuser de faute. Pour assouvir leur désir de vengeance, certains médecins n’hésiteraient donc pas à jouer avec la santé des malades.
D’autre part, le service des soins palliatifs, dont le personnel était majoritairement gréviste, est resté fermé deux semaines après la reprise, obligeant les travailleurs concernés à s’adapter à des services qu’ils ne connaissaient pas.
Autre exemple d’une mesure vexatoire, qui n’a pas fonctionné : une infirmière gréviste devait être mutée dans un autre service. Mais la règle veut que chaque nouveau doit d’abord travailler pendant deux mois avec un ancien du service, qui assure sa formation. Comme la direction n’a pas pu la mettre sur un tel poste double, l’infirmière a exercé son droit de retrait et la mesure a été annulée.
Le protocole de fin de conflit prévoyait des réunions avec un psychologue extérieur pour « permettre l’entente et l’écoute entre tous ». Il n’y a pratiquement personne à ces réunions, car chacun a bien compris que c’est à la direction de faire des efforts pour que le climat s’améliore.
Alors, en fin d’assemblée, de nombreux participants disaient que, si la direction n’avait pas compris la leçon des 65 jours de grève, il faudrait lui faire une piqûre de rappel. D’autant que, l’épidémie de grippe faisant des malades dans les services, les conditions de travail se sont encore aggravées : il ne reste bien souvent qu’un seul infirmier (ère) par service, alors qu’à deux c’est déjà difficile.
Après l’assemblée, les salariés des cliniques et leurs amis ont organisé un repas en soutien aux ouvriers de Qualiduck de Tarbes, sous-traitant d’Euralis, licenciés par leur patron-voyou pour avoir fait grève et qui luttent actuellement pour leur réintégration.