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- Lutte ouvrière n°2531
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Nathalie Arthaud, candidate communiste – Faire entendre le camp des travailleurs
Un vote de classe
Lorsque les travailleurs de ce pays commencèrent à participer aux élections, vers les années 1880, la sagesse voulait que l’on vote ouvrier et le plus rouge possible. La participation aux élections était alors considérée comme un moyen de propagande, une façon de réunir les travailleurs autour du programme socialiste, d’affirmer son camp. C’était une revue des troupes avant la bataille.
Dans les années 1920, le Parti socialiste devenu un pilier de l’ordre bourgeois avait transformé le vote de classe en vote utile. Le PCF le suivit sur ce chemin à partir de 1935, répandant à son tour l’idée d’un vote qui protégerait les travailleurs, associée bien entendu à la légende d’un bon gouvernement qui ferait les réformes utiles aux ouvriers. La lutte de classe fut ainsi remplacée par la prétendue lutte électorale.
Pourtant, depuis 1935 comme avant, la classe ouvrière n’a obtenu que ce qu’elle a pu arracher par la lutte de classe. Depuis 1935 comme avant, tous les gouvernements sans exception ont servi le capital, ne reculant que lorsque des millions de travailleurs descendaient dans la rue.
Et pourtant, aujourd’hui, des travailleurs s’interrogent sur la meilleure façon d’utiliser leur bulletin pour se protéger des coups qui leur sont promis. Ainsi, peut-être faudrait-il voter Fillon – si tant est qu’il se présente – pour se défendre de Le Pen ? Favoriser Macron au premier tour pour ne pas avoir à voter Fillon ? Certains, les plus perdus, en sont même à penser voter Le Pen par dégoût, tout en sachant que c’est une ennemie jurée des travailleurs. Faudrait-il voter Hamon, tout en étant persuadé qu’il rééditera inévitablement la trajectoire de Hollande, Jospin, Mitterrand, élus avec les voix des travailleurs, gouvernant au service des patrons, mais qui, au moins, n’est pas de droite ? Voter Mélenchon, autre clone de Mitterrand, la démagogie nationaliste en plus ?
Ces travailleurs cherchent un parapluie, qu’ils savent illusoire, par manque de confiance dans les capacités de lutte de la classe ouvrière. Et certains peuvent concéder que Nathalie Arthaud a raison, mais c’est pour ajouter que, recueillant trop peu de voix, elle ne sera pas entendue, elle ne pèsera pas.
Mais si, justement ! Les voix qui se porteront sur Nathalie Arthaud seront entendues, et tout d’abord par ceux-là mêmes qui auront voté pour elle, par les travailleurs conscients qui se seront ainsi comptés.
Ces voix pèseront, indiquant aux autres, à ceux qui cherchent des parapluies percés, qu’un courant existe qui met sa confiance dans la classe ouvrière. Ces voix serviront de baromètre pour les militants qui se battent pour faire vivre les idées communistes et pour ceux qui hésitent à les rejoindre, ils les compteront, bureau par bureau, dans les cités où ils vivent et militent, ils mettront des visages sur ces statistiques.
Ces voix, quel qu’en soit le nombre, seront le signe que l’étincelle est toujours là qui peut mettre le feu à la plaine. Et ce sera bien la seule façon de faire quelque chose d’utile dans ces élections.