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- Lutte ouvrière n°2531
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Alstom – TSO – Saint-Ouen : l’amiante de nouveau en procès
Mercredi 18 janvier se tenait au tribunal de grande instance de Paris le procès en appel de la plainte pour préjudice d’anxiété lié à l’exposition à l’amiante de 52 anciens salariés de l’usine Alstom de Saint-Ouen. La salle était comble, des camarades étant venus prêter main forte aux plaignants.
En première instance, la direction d’Alstom avait été condamnée à verser 5 000 euros à chaque plaignant par le tribunal des prud’hommes de Bobigny. Les salariés réclamaient 15 000 euros.
Ce procès fait suite au classement de l’usine en site amianté. De nombreux autres procès contre Alstom se sont déjà tenus : à Saint-Ouen bien sûr, mais aussi au Bourget, à Belfort, aux Chantiers de l’Atlantique, etc. Comme bien d’autres très grosses entreprises, c’est en toute connaissance de cause qu’Alstom a exposé les travailleurs aux poussières d’amiante, dans les ateliers, mais aussi dans les bureaux. Ces poussières peuvent s’avérer mortelles et la direction d’Alstom le savait.
À l’usine de Saint-Ouen, la lutte contre l’exposition à l’amiante remonte à la mort, en 1996, d’un travailleur des suites d’un cancer des poumons. Depuis cette date, plusieurs décès sont survenus. Et au début de ce mois de janvier on a appris la mort, pour la même cause, d’un autre ancien camarade.
Avec cynisme et arrogance, l’avocate de la direction a développé son argumentation : selon elle, si les travailleurs de l’usine n’ont pas porté plainte plus tôt, c’est que les conditions de travail n’étaient pas si terribles, ils savaient bien que l’amiante était dangereux, et la direction fournissait des protections individuelles, des aspirations, etc.
Or, elle-même reconnaît, dans les fiches d’exposition, que les salariés exposés n’avaient aucune protection, individuelle ou collective, qui leur permette d’avoir un suivi médical spécifique. Certains en sont morts. Quant aux anciens d’Alstom, ils savent qu’ils ont encouru un risque grave, que la maladie peut survenir, et ils ne l’admettent pas.
Le jugement sera rendu en avril. Les travailleurs de Saint-Ouen, solidaires, ont créé une association. Ils pensent que ce qu’ils obtiendront fera peut-être jurisprudence et permettra à d’autres travailleurs, plus isolés, de se défendre. Leur cause est aussi celle de bien d’autres travailleurs.