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Whirlpool – Amiens : usine fermée pour le profit
La direction a annoncé la fermeture de l’usine de sèche-linge amiénoise Whirlpool pour 2018. Les 290 salariés du site perdront alors leurs emplois, ainsi que les 56 ouvriers de l’usine sous-traitante Prima.
Les actionnaires du numéro un mondial de l’électroménager (19 milliards de chiffre d’affaires en 2013) ont régulièrement imposé des vagues de licenciements à l’usine d’Amiens. Celle-ci comptait 1 200 ouvriers dans les années quatre-vingt.
Malgré la division par quatre du nombre des salariés, la direction de la multinationale a imposé une constante augmentation de la production. En 2002, le nombre d’unités produites a fait un bond spectaculaire, passant de 650 000 à 1,1 million. Cela au prix de conditions de travail toujours plus pénibles. Les accords de Robien, du nom de l’ancien maire d’Amiens devenu ministre, ont autorisé une importante flexibilité. L’intensification des cadences a accru les accidents de travail : coupures avec le tranchant des tôles, problèmes musculo-squelettiques, etc.
Les patrons ont continué à toucher des dizaines de millions d’euros d’aides de l’État, notamment dans le cadre de la loi de Robien.
Tout cela a permis aux patrons de racheter leurs concurrents (Moulinex, l’entreprise polonaise Polar, le néo-zélandais Fisher-Payel, le groupe Stinol) et récemment l’italien Indesit (16 000 salariés). Cette dernière acquisition a doublé le nombre de leurs usines en Europe. Les actionnaires souhaitent à présent augmenter encore leurs bénéfices en maintenant la production, tout en diminuant le nombre d’usines et de salariés à rémunérer. Alors que les cadences sont déjà poussées au maximum, ils pointent du doigt les doublons : les usines anglaises et polonaises du groupe Indesit fabriquent le même type de produits que le site d’Amiens.
Après toutes les usines fermées ces dernières années à Amiens, dont Goodyear, la fermeture de Whirlpool ne laisserait quasiment aucune chance de retrouver un emploi dans la région.
En réaction au plan de licenciement de 400 ouvriers en 2002, les grévistes avaient défilé à Amiens en scandant : « Whirlpool, la classe ouvrière va te botter le cul ! » La grève et le slogan sont plus que jamais d’actualité pour ne pas laisser faire des actionnaires assoiffés de profits.