La direction du groupe Safran, fabricant de moteurs d’avions et d’équipements aéronautiques, a annoncé le rachat de Zodiac, spécialiste des sièges d’avion, par le biais d’une offre publique d’achat (OPA) amicale. Le but est de constituer un groupe faisant 21 milliards de chiffre d’affaires et comptant 90 000 salariés.

Comme toujours dans ces opérations, les actionnaires seront les premiers servis. Avant la fusion, ceux de Safran recevront 2,2 milliards d’euros en dividendes exceptionnels. Quant à ceux de Zodiac, leurs actions seront reprises à 29,50 euros par titre, alors qu’elles étaient cotées 23,35 euros à la veille de l’annonce. Plus de 8 milliards d’euros seront affectés à cette opération. Ces sommes sont en partie tirées de la vente pour une somme de plusieurs milliards d’euros de la branche sécurité du groupe, l’ancienne société Morpho.

À travers ce jeu de Monopoly, la richesse produite par les travailleurs passe directement dans la poche d’une petite poignée de gros capitalistes, au lieu de servir à embaucher ou à augmenter les salaires. C’est d’ailleurs également le cas de l’argent public, puisque Safran a reçu 160 millions d’euros au titre du Crédit impôt recherche en 2016, alors qu’il aurait largement eu de quoi financer ces activités sur ses bénéfices.

Pour défendre leur système, les défenseurs du capitalisme utilisent souvent la formule : « Les bénéfices d’aujourd’hui sont les emplois de demain. » La multiplication de ces opérations de fusion-acquisition, qui mobilisent des sommes considérables au seul profit des actionnaires, sans créer un seul emploi et souvent en en supprimant, montre bien à quel point cette formule est mensongère.