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Leur société
Autoroutes : direction profit
Comme nombre d’autres, les sociétés concessionnaires d’autoroutes ont profité du système du CICE (crédit d’impôt compétitivité-emploi). La CGT transport vient de révéler que « sur les trois dernières années, les cinq principales sociétés d’autoroutes se sont partagé environ 41,5 millions d’euros. Dans le même temps, ce sont près de 1 340 emplois qui ont été supprimés, avec des départs naturels non remplacés, des licenciements ou des ruptures conventionnelles. »
Une fois de plus, il apparaît que, comme l’a déjà mis en lumière un rapport officiel, ce système n’a aucun effet positif pour les travailleurs, ni sur les salaires, ni sur l’embauche. Les seuls bénéficiaires en sont les capitalistes. En l’occurrence, pour l’année 2015, les sept sociétés d’autoroutes ont vu leurs bénéfices globaux augmenter de 15 %, ce qui, reversé dans le panier des actionnaires à hauteur de 3,3 milliards d’euros, a plus que doublé leurs dividendes en un an.
Évidemment, les patrons de ces sociétés s’enrichissent déjà d’autres façons. Comme les autres, ils réduisent les effectifs, passés en dix ans, depuis la privatisation, de 20 000 à 14 000 salariés. Ils commandent les travaux d’entretien nécessaires à leurs filiales, et dépensent donc en circuit fermé. Enfin, ils n’omettent pas d’augmenter régulièrement les péages, de 20 % en dix ans, ce qui sera le cas de nouveau en février, l’État les autorisant à dépasser le taux de l’inflation pour, paraît-il, compenser leurs investissements.
Riches à milliards, ces sociétés se rachètent l’une l’autre pour grossir encore, comme Abertis qui vient d’aligner 491 millions pour acquérir les parts de la Caisse des dépôts et consignations dans la Sanef. Elles espèrent toutes pouvoir tranquillement envisager leur avenir, ayant vu leur concession prolongée par l’État jusqu’en 2031 ou même 2036. Sauf accident de parcours, lorsque par exemple des travailleurs organisent des opérations péage gratuit pour alimenter leur caisse de grève.