ASS et AAH : handicapé et chômeur, la double peine25/01/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/01/2530.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

ASS et AAH : handicapé et chômeur, la double peine

Depuis le 1er janvier, les personnes handicapées qui sont depuis longtemps au chômage n’ont plus la possibilité de cumuler l’allocation adulte handicapé (AAH) avec l’allocation spécifique de solidarité (ASS) versée aux chômeurs en fin de droits. Ce cumul, qui pourtant ne pouvait dépasser la somme de 1 296 euros au maximum, a été jugé exorbitant par le gouvernement.

Cette décision a été votée dans le cadre de la loi de finances fin décembre. Dans le document préparatoire, le gouvernement assénait que « cette situation non souhaitée, qui conduit une personne sans activité à percevoir des montants supérieurs à ceux d’un salarié au smic à temps plein, doit être revue ». Autrement dit, ces personnes qui subissaient déjà une double peine – être handicapé et avoir été privé d’emploi – en subiront une troisième, financière celle-là. Dorénavant, la personne handicapée qui touche une allocation maximum de 808,45 euros ne pourra plus demander à bénéficier de l’allocation de fin de droits au chômage. Un chômeur percevant l’ASS pourra toujours demander l’AAH, si son handicap dépasse un certain taux d’incapacité. Mais, s’il obtient la deux­ième, il perdra la première.

Quant aux 35 000 personnes qui touchent actuellement les deux allocations, elles continueront à percevoir le cumul… mais seulement pendant dix ans. Après, elles retomberont dans la règle du non-cumul. C’est-à-dire qu’elles toucheront 808,45 euros au grand maximum. Car, rappelons-le, ces allocations sont soumises à de multiples restrictions. En particulier, elles sont soumises à des conditions de ressources, y compris celles du conjoint.

Le gouvernement a annoncé qu’il comptait faire 150 millions d’économies grâce à cette mesure. Ce sera 150 millions pris dans les poches des handicapés au chômage. Tout un programme.

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