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Palestine : une conférence qui n’arrêtera pas la colonisation
La conférence de Paris officiellement destinée à raviver le processus de paix israélo-palestinien s’est tenue le 15 janvier. Les représentants de 70 États et ONG ont en conclusion signé une déclaration de principe affirmant leur soutien au « règlement juste, durable et global du conflit », dans le but de parvenir à une « solution négociée avec deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité ».
Que de belles paroles, surtout quand on sait qu’elles ont été prononcées en l’absence du représentant de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et du chef du gouvernement israélien, Netanyahou, qui a de son côté exprimé son mépris pour cette rencontre « futile », cette « imposture palestinienne sous les auspices de la France », « ultime soubresaut du passé avant l’avènement de l’avenir ». En effet, avec un Hollande organisateur sur le départ et un John Kerry, secrétaire d’État américain, remplacé quelques jours plus tard, rien dans ce sommet ne pouvait moins ressembler à une prise de position contraignante des grandes puissances à l’égard de la politique colonisatrice d’Israël envers les territoires occupés.
Netanyahou s’est d’ailleurs senti renforcé, après la rebuffade toute symbolique qu’avait représentée pour lui, trois semaines auparavant, le vote de l’ONU sur la fin de la colonisation à tout va, obtenu grâce à l’abstention des États-Unis. Le signal envoyé par le nouveau président, Donald Trump, quelques jours avant son investiture, s’engageant à déplacer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, constituait en effet un soutien ostensible aux nouvelles implantations de colons israéliens, dont celles de Jérusalem-Est qui visent à priver la Cisjordanie de continuité territoriale. Une telle déclaration du chef de l’impérialisme américain équivaut à une reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël, et à un appui de taille aux ultraréactionnaires dont Netanyahou tient à se conserver les bonnes grâces.
Trump ne fait d’ailleurs qu’amplifier et traduire politiquement, et grossièrement, un soutien qui existait de longue date à la politique guerrière du pouvoir israélien à l’égard des Palestiniens. Que signifie d’autre l’accord signé en septembre dernier, qui prévoit d’accorder à Israël une aide militaire de 38 milliards de dollars pour les dix prochaines années ?
Quant au timide froncement de sourcils de Hollande à l’endroit du « Bibi » dont il se voulait l’ami, non seulement il n’aura été d’aucun effet, mais il n’aura été d’aucun poids face aux éternelles déclarations de soutien des gouvernements français successifs vis-à-vis du pouvoir israélien, même dans ses opérations les plus meurtrières à l’égard de la population de Gaza.