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Leur société
Fillon : gymnastique et génuflexion
Samedi 14 janvier, à la tribune du conseil national des Républicains, Fillon a prétendu riposter à ces « balles qui sifflent de partout », y compris dans son camp. Et en effet, après la primaire, la droite reste le même panier de crabes où certains, des ex-sarkozystes notamment, se sentent lésés dans la distribution des rôles.
Laurent Wauquiez, ex-porte-flingue de Sarkozy, avait pris prétexte de la position défendue par Fillon contre le cumul des mandats pour monter au créneau contre le candidat de droite à la présidentielle. Estrosi, lui aussi ex-soutien de Sarkozy, avait fait part de ses états d’âme à l’occasion du meeting de Fillon à Nice, le 11 janvier, son premier déplacement depuis la primaire à droite : « Si je suis un ami de François Filllon, je ne suis pas filloniste », a déclaré Estrosi. Ces péripéties illustrent à quel exercice Fillon s’attache désormais : maintenir le silence dans les rangs et ratisser le plus large possible.
Ainsi, à Nice, Fillon a commencé son intervention par des envolées sur l’immigration dignes d’une Le Pen et s’est engagé à imposer des quotas de migrants. Il était allé rencontrer quelques heures auparavant des policiers à la frontière franco-italienne. « La France doit non seulement lutter contre l’immigration illégale mais elle doit aussi réduire son immigration légale au strict minimum », s’est emporté Fillon.
Plus discrètement, depuis un mois, Fillon multiplie les rencontres avec Bayrou, dont le ralliement ne serait pas du meilleur effet puisque celui-ci avait appelé à voter Hollande en 2012. Mais Fillon recherche les voix de l’électorat centriste.
Le candidat des Républicains a beau proclamer : « Pas de zigzags, pas de camomille. Je ne m’appelle pas Hollande », il doit se livrer à la gymnastique habituelle pour un candidat à l’Élysée : faire le grand écart tout en se prétendant droit dans ses bottes. S’il est élu, il gouvernera de toutes façons à genoux devant la bourgeoisie et le patronat, tout comme Hollande avant lui.