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Dans les entreprises
Auchan : la violence de l’exploitation
Dans le magasin Auchan-City de Tourcoing, le 22 novembre dernier, une caissière a fait une fausse couche à son poste de travail. Elle accuse la direction du magasin de ne pas l´avoir laissée aller aux toilettes quand elle le demandait alors qu’elle ressentait des douleurs insupportables. Elle n’a pu quitter son poste que lorsque l’hémorragie s’était déclenchée.
Cette caissière était en contrat de professionnalisation depuis le début du mois de novembre. Aucun aménagement de poste n’avait été accepté après l’annonce de sa grossesse. La direction a poussé le cynisme jusqu’à lui reprocher son absence injustifiée suite à sa fausse couche et elle lui a retiré une partie de sa paie, lui demandant de régulariser sa situation alors qu’elle est en arrêt maladie.
Si, depuis, la direction est revenue sur sa décision, c’est sous la pression de la CGT et suite à la publicité faite à ce scandale. Malgré cela, c’est Auchan qui crie à la manipulation et attaque les syndicats en leur reprochant d’instrumentaliser le drame de cette travailleuse. Quant aux regrets, ils viennent bien tard et ont été adressés plus à la presse qu’à la jeune femme.
Il y a six mois dans le même magasin, une autre caissière avait été licenciée pour une erreur de caisse de 85 centimes d’euros. Il avait fallu la mobilisation des militants syndicaux CGT de l’Union locale de Tourcoing pour qu’elle soit réintégrée.
Cette direction locale se fait donc remarquer par sa violence contre les travailleurs. Mais cet exemple n’est pas unique. C’est toute l’organisation du travail dans les magasins Auchan, comme dans toute la grande distribution, qui vise à surexploiter les travailleurs et à éviter qu’ils ne s’organisent.
Chez Auchan, les syndicats sont pourchassés, à l’exclusion de la CFTC, syndicat du patron. Les effectifs sont en baisse dans de nombreux magasins alors que le travail ne diminue pas. Les licenciements sont camouflés sous des départs volontaires ou des licenciements pour faute. Les caissières sont surveillées et poussées à ne pas prendre leurs pauses. Leurs horaires changent régulièrement et c’est même un instrument de chantage pour les directions de magasins. La précarité est partout, et elle sert à faire pression sur tous les salariés. Bien des employés ne sont pas à temps plein.
Cette forme d’exploitation n’est pas nouvelle mais elle s’est accentuée ces dernières années. Comme tous les patrons, Auchan profite de la crise pour aggraver les conditions de travail. C’est ce qui permet à la famille Mulliez, également propriétaires de nombreuses autres marques : Leroy Merlin, Décathlon, Boulanger, Kiabi etc., de s’enrichir et d’être à la tête d’une fortune de 23 milliards d’euros.