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Dans les entreprises
Monoprix : le travail de nuit… nuit
Chez Monoprix, enseigne de centre-ville avec plus de 700 magasins, appartenant au groupe Casino, la direction est passée à l’offensive contre les travailleurs en instaurant le principe du travail de nuit, dans un accord validé par les représentants de deux syndicats, la CFDT et la CGC.
Ainsi, dès janvier, une centaine de magasins verront leur horaire de fermeture repoussé de 21 h à 22 h. Il y a un peu plus d’un an, une première tentative avait eu lieu. La CGT avait attaqué devant les tribunaux, qui avaient annulé la décision. Mais le nouveau PDG, arrivé fin août 2016 de chez Darty, a pris appui sur la loi El Khomri pour repartir à l’attaque. Cette loi valide tout accord d’entreprise signé par un ou plusieurs syndicats ayant obtenu au moins 50 % des voix aux élections professionnelles. C’est le cas des deux syndicats signataires qui ont apporté leur caution au patron.
En plus du travail jusqu’à 22 h, l’accord prévoit que les horaires de travail de nuit pourront être prolongés jusqu’à 5 h du matin. Quelles catégories professionnelles sont plus particulièrement visées par de tels horaires ? Cela concerne-t-il la livraison des marchandises, la logistique en réserve, la mise en rayon, voire la vente ? Cela n’a pas pour le moment été rendu public. La CFDT déclare de son côté que le travail de nuit sera « une plage horaire exceptionnelle et qui ne sera que ponctuelle ». Mais c’est le patron qui décidera où, quand et à quel rythme le travail de nuit sera instauré.
Cet accord au niveau de l’ensemble de l’enseigne Monoprix est une première dans le secteur de la grande distribution. Mais ce n’est pas parce que des responsables syndicaux se couchent devant la volonté patronale que les travailleurs sont tenus de se lever la nuit pour engraisser les capitalistes.