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Dans les entreprises
Gare de Nantes : les cheminots ne se laissent pas faire
À la SNCF Nantes, en parallèle au mouvement de grève des conducteurs de trains, les cheminots de la gare s’y sont mis.
Pour commencer, ceux qui travaillent au téléphone et s’occupent des remboursements des voyageurs ayant subi des retards se sont mis en grève, à l’appel de la CGT et SUD, vendredi 16 décembre. Pratiquement tout le plateau était en grève ce jour-là. Il faut dire que, depuis que ce service a déménagé au mois d’octobre, les bugs informatiques sont devenus quotidiens.
De plus, la direction supprime tous les ans des postes par dizaines et annonce encore des suppressions pour 2017. Dans le même temps, elle fait appel à des travailleurs en CDD ou en intérim, systématisant ainsi l’utilisation des emplois précaires, devenus de fait indispensables pour que le service fonctionne.
Pour faire face à cette situation, ceux qui se sont réunis en assemblée générale vendredi 23 décembre ont tenu à formuler leurs revendications ainsi : « Remplacement des départs en retraite par des embauches et arrêt des suppressions de postes. »
À l’Escale, en gare, les cheminots subissent aussi de plein fouet la politique de la direction qui précarise l’emploi. Des jeunes enchaînent CDD sur CDD, pour des durées qui varient d’une journée à plusieurs mois. Il est d’ailleurs notable que, dans ce service, les dernières embauches ont souvent été obtenues grâce à des mouvement de grève. Mais, cette fois, ce qui a mis le feu aux poudres est le refus de la direction d’accorder une mutation à un agent arrivé de Paris sur Nantes depuis dix mois. Alors que ce dernier est très apprécié par ses collègues de travail, la direction lui a signifié brutalement qu’il ne faisait pas l’affaire et qu’à partir de janvier c’était retour à Paris.
Spontanément, certains, ayant appris le sort réservé par la direction à cet agent, sont allés réclamer des explications à la direction. Deux jours après, une quinzaine de cheminots remettaient au DRH une pétition signée par plus de la moitié du service, réclamant son maintien à Nantes. La direction refusant de les entendre, une action de grève a été décidée la veille du week-end de Noël, à l’appel de la CGT et de FO. Très suivie, elle a remonté le moral de tous ceux qui doutaient de la solidarité entre agents, contre une direction qui prend les travailleurs pour de vulgaires kleenex, qu’elle utilise et qu’elle jette en fonction de ses besoins. Reste maintenant à obtenir satisfaction.
Cette année 2017 se profile avec un bon moral. Nombre de cheminots ne sont pas prêts à accepter les mauvais coups de la direction. Les conducteurs de trains ont d’ailleurs voté la reconduction de la grève les week-ends jusqu’au 2 janvier, pour répondre aux attaques contre leurs congés.