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- Lutte ouvrière n°2525
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Leur société
Smic : 7 centimes pour les fêtes
Les experts l’avaient conseillé, Hollande et Cazeneuve l’ont fait : au 1er janvier l’augmentation annuelle du smic restera limitée à la hausse légale.
Calée sur une augmentation abstraite des prix, calculée selon une formule qui ne reprend en rien ce que chacun constate dans la vie quotidienne, en particulier en payant son loyer, ses assurances, ses fruits et légumes, la hausse du smic sera de 0,93 %, soit 7 centimes de l’heure ou 10 euros de plus par mois si l’on est à temps complet.
Or, sur les 1 700 000 salariés payés au smic selon les statistiques du ministère du Travail, pour la majorité des femmes, un quart sont à temps partiel. Autant dire que, pour eux, la fin du mois arrive de plus en plus tôt ! Un coup de pouce aurait été trop risqué pour l’économie française, d’après les experts, il aurait pu la déstabiliser, et peut-être même aurait-il constitué un frein à l’embauche. D’ailleurs, chacun a pu constater que, pendant le quinquennat où Hollande n’a donné de coup de pouce au smic qu’une seule fois en tout et pour tout, et ce juste après son accession à la présidence, les patrons ont largement embauché !
Ce mépris pour les travailleurs, mal dissimulé sous des raisonnements mensongers, éclate d’autant plus quand on compare cette hausse à celle des dividendes des entreprises du Cac40. Le quotidien économique Les Échos signalait en août dernier que ceux-ci avaient augmenté de 11,2 %, faisant de la France le second paradis européen pour les grands bourgeois, après les Pays-Bas : au deuxième trimestre 2016, les gros actionnaires ont touché plus de 35 milliards d’euros de dividendes.
Ces sept centimes de l’heure en plus ne vont rien changer à la galère des travailleurs mal payés. Quant aux patrons exonérés de cotisations Urssaf jusqu’à 1,6 smic, ils continueront d’embaucher au compte-gouttes et de supprimer des emplois quand ça les arrangera. La seule mesure vraiment efficace serait de commencer par rattraper le pouvoir d’achat perdu depuis des années, en augmentant tous les salaires de plusieurs centaines d’euros, puis de les indexer automatiquement sur la hausse des prix.
Et cela, seules de puissantes mobilisations de la classe ouvrière pourront l’exiger.