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- Lutte ouvrière n°2525
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PSA – Mulhouse : plus de voitures avec moins d’ouvriers
Depuis un an et demi, la production des trois véhicules (Peugeot 2008, Citroën C4 et DS4) ne se fait plus que sur une seule ligne de montage. La deuxième ligne, en cours de reconstruction, redémarrera l’an prochain avec un nouveau modèle, tandis que l’actuelle sera définitivement arrêtée quelques mois plus tard.
Mais qui dit une seule ligne de montage ne dit pas moins de production, au contraire. Cette année, plus de 270 000 voitures auront été fabriquées : c’est 25 000 de plus qu’en 2014 (l’équivalent d’un mois de production supplémentaire), quand l’usine tournait avec deux lignes de montage. Et cela, sur fond permanent de suppressions d’emplois : en l’espace de trois ans, 1 700 emplois en CDI ont été liquidés à Mulhouse.
Cette augmentation de la production s’explique en grande partie par le rajout d’une équipe de week-end durant le premier semestre, composée à 90 % d’intérimaires, avec deux journées de douze heures de travail. Mais elle s’explique également par l’augmentation de la cadence à 54 voitures/heure, par un nombre important de samedis travaillés, et par des rallongements de la journée de travail (appelés overtime), de dix à vingt minutes, dès que la direction estime que la production quotidienne n’a pas été atteinte. Ce qui ne l’a pas empêchée de nous imposer trois jours de chômage du 21 au 23 décembre, pour réduire les stocks avant la fin de l’année, en vue de payer moins d’impôts !
Ce record de production a fait dire à la directrice de l’usine : « On a aimé 2016, on aimera 2017. » Et dans la foulée, elle a annoncé cinq samedis et deux dimanches soir travaillés en janvier et février. Quant à ce que la direction appelle son plan moyen terme – ses prévisions de production pour les prochaines années – il prévoit dès les prochains mois, sur la nouvelle ligne de montage, une cadence de 58 à 60 voitures par heure.
Face à cette nouvelle hausse de l’exploitation, il reste à souhaiter une hausse plus forte des réactions ouvrières. Au printemps dernier, les débrayages les plus massifs depuis près de trente ans ont eu lieu, pour protester contre la mise en place de nouvelles mesures de compétitivité. C’est cette voie-là qu’il faudra suivre pour être en mesure de se faire respecter et pour ne pas passer tous nos week-ends au travail.