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Université de Grenoble : mobilisés contre l’austérité
L’université Grenoble Alpes, née de la fusion des trois universités de Grenoble en janvier 2016, se présente comme une université d’excellence, championne de l’innovation et de la recherche de pointe. Mais, derrière cette façade, la réalité est tout autre.
Dans cette période où le gouvernement ampute les budgets, les étudiants employés dans les bibliothèques ne sont pas payés depuis le mois de septembre, et les vacataires enseignants ne le seront pas avant le printemps ! Quant aux conditions de travail, elles empirent tous les jours, avec des locaux vétustes, la paye retardée pour les contractuels, la surcharge de travail due à la fusion, etc. Pour couronner le tout, fin novembre, la présidente a annoncé la suppression de la prime de fin d’année des agents administratifs, au prétexte que les caisses sont vides. Au vu des bas salaires de ces agents, cette prime est pourtant loin d’être un luxe.
C’est deux poids deux mesures, car pour sa part l’équipe de direction s’est octroyé, elle, 205 000 euros de primes répartis entre ses trente membres. Elle dépense par ailleurs sans compter en communication, feu d’artifice et soirée DJ à l’appui.
Face à ces attaques et à cette université à deux vitesses, le personnel a commencé à s’organiser pour défendre ses droits. Une pétition en ligne a rapidement recueilli plus de 1 500 signatures. Le 25 novembre, plus de 250 agents et étudiants ont occupé le conseil d’administration et interpellé la présidente. Les 28 et 29 novembre, étudiants et agents des bibliothèques ont fait grève pour obtenir le paiement de leurs salaires et protester contre leurs conditions de travail. Avec un résultat car, depuis, les étudiants ont reçu leurs salaires et la présidente a annoncé qu’elle allait essayer de trouver une solution pour accorder une « prime symbolique », dont le montant serait annoncé lors d’un prochain comité technique exceptionnel. Mais les agents ne veulent pas d’une prime symbolique.
En assemblée générale, le 29 novembre, ils se sont montrés déterminés à continuer la mobilisation qui, seule, peut permettre d’obtenir satisfaction. Rendez-vous est donc pris au comité technique du 9 décembre pour se faire entendre de nouveau.