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- Lutte ouvrière n°2523
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Seita – Riom : 239 travailleurs sur le carreau
Mardi 29 novembre, la direction de l’usine Seita de Riom (239 salariés) a réuni le personnel pour lui annoncer la fermeture de celle-ci en octobre 2017, ainsi que celle du centre de recherche de Fleury-les-Aubrais (87 salariés).
C’est la stupeur qui a primé, puisque cette dernière usine de production de cigarettes en France venait d’accueillir des salariés de l’usine de Nantes, pour certains depuis seulement six mois. Il y a un an et demi, c’est l’usine de Nantes qui fermait après, en une dizaine d’années, celles de Lille, Strasbourg et Metz. Ainsi, à Riom, des ouvriers, et même certains couples, venaient d’arriver de Nantes, via Lille ou Strasbourg. À croire que la décision de tout fermer était prise depuis longtemps.
Mais surtout, depuis la privatisation de la Seita, des bénéfices colossaux ont été engrangés par les propriétaires d’Altadis puis d’Impérial Tobacco, des groupes qui ont fermé des usines partout dans le monde, en Espagne, en Angleterre. Aujourd’hui une usine ferme en Russie en même temps que celle de Riom.
Ni la baisse des ventes de cigarettes, ni les lois, ni même les délocalisations ne justifient ces fermetures d’usines, mais la recherche du profit maximal. À Riom, certaines machines produisent jusqu’à 400 paquets minute, sur une dizaine de lignes de production, pour 239 salariés. Cette usine fait 47 % de bénéfices, ce qui est énorme. Même les experts comptables mandatés par le CCE, il y a quelques années, s’y étaient repris à trois fois pour recalculer : ils étaient stupéfaits de cette marge bénéficiaire !
Il y a quelques mois seulement, la direction refusait les congés, des intérimaires étaient venus produire les derniers paquets publicitaires avant les paquets neutres. Aujourd’hui, la direction ose justifier la fermeture en disant que l’usine tournait à 50 %.
Quand elle a parlé de repreneurs éventuels, personne n’a été dupe. Ces mensonges ne passent pas, ceux de Nantes en ont déjà fait les frais. On leur avait proposé Riom, ou la Pologne… à un peu plus de 300 euros par mois. Les seules certitudes sont que la direction va vouloir aller vite, en commençant en mars le plan de fermeture, et que les reclassements qui seront proposés seront sans réalité.
L’usine est à l’arrêt. Vendredi 2 décembre, tout le personnel est sorti devant l’usine pour manifester sa colère et a invité la population à venir le rencontrer. Cette fermeture d’usine décidée par un groupe capitaliste aux profits indécents, scandalise dans la région. En réalité, le nombre des travailleurs qui seront touchés est deux à trois fois plus important, avec les emplois en sous-traitance, sans compter la cinquantaine d’intérimaires qui étaient présents jusqu’à il y encore quelques mois.
La majorité pense qu’il va falloir s’organiser pour obtenir une solution pour tous, que personne ne reste sur le carreau et que tous partent avec une prime digne de ce nom. C’est vrai que quelques miettes des dividendes des actionnaires suffiraient à payer les salaires de tous jusqu’à la retraite.