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Leur société
Licenciements : le patronat en veut toujours plus
Depuis le 1er décembre est entrée en application la mesure de la loi travail facilitant les licenciements économiques.
Même si les patrons avaient déjà bien des facilités légales pour réduire les effectifs dans leurs entreprises, il leur fallait cependant respecter certaines formes, sous peine de se voir attaquer aux Prud’hommes. Maintenant, il suffit qu’une entreprise affiche une baisse d’activité ou de chiffre d’affaires, ou encore une dégradation de trésorerie, pour que les licenciements économiques ne soient plus contestables. Ce qui ne veut pas dire que l’entreprise soit déficitaire pour autant, il lui suffit juste de faire un peu moins de bénéfices. La durée de ces prétendues difficultés varie, d’un trimestre pour les entreprises de moins de onze salariés à quatre trimestres consécutifs pour celles en comptant plus de 300. Autrement dit, plus l’entreprise est petite et moins le travailleur est protégé, en plus du fait qu’il est déjà bien souvent isolé face à son patron.
Le prétexte invoqué par le patronat pour avoir le droit de licencier sans presque aucune entrave est que cela lui permettra d’embaucher ! « Toute dédramatisation de la rupture est favorable à l’emploi », a déclaré un responsable de la CGPME, le syndicat patronal des petites entreprises. Qui peut croire à de telles fadaises ? Certainement pas le travailleur licencié, qui sait qu’il n’a qu’une chance infime de retrouver un emploi aux conditions similaires, et dont les seules perspectives sont un travail précaire accompagné de la chute de son niveau de vie.
Mais cela ne suffit pas encore aux patrons, ils en veulent toujours plus. Le Medef réclame ainsi que les difficultés économiques soient évaluées sur un plan national et non plus mondial. On pourrait alors voir une multinationale faisant des centaines de millions de bénéfices afficher pendant une année un bilan négatif en France (et quelques traficotages comptables suffisent pour arriver à ce résultat) pour avoir le droit de licencier sans entrave légale.
Ce gouvernement de gauche a largement fait la preuve qu’il ne vaut pas mieux que le précédent et que son principal souci est de servir la soupe au patronat. Mais ce n’est pas une nouveauté, c’est le rôle de tout gouvernement de la bourgeoisie, quelle que soit l’étiquette qu’il affiche, que de protéger les affaires de sa classe sociale, en faisant payer aux travailleurs une crise dont ils ne sont pas responsables.