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Leur société
Circulation parisienne : encore des pastilles à abattre
Le 16 janvier prochain, à Paris, les automobilistes et conducteurs de deux-roues immatriculés seront censés arborer sur leur pare-brise, ou bien là où ce sera possible, une pastille colorée.
Baptisée de façon désopilante Crit’Air, elle désignera à la vindicte policière les véhicules les plus vieux et/ou polluants, qui seront interdits de cité à partir du 1er juillet 2017, en semaine entre 8 et 20 heures, dans un Paris intra-muros dénommé ZCR (zone de circulation restreinte). Ceux qui arboreront la couleur la plus « propre » seront autorisés et même encouragés par de menus avantages, mais honte aux véhicules parias, trop vieux pour être classés, qui n’auront même pas droit à la vilaine pastille grise, la pire de toutes, et ne peuvent en principe déjà plus circuler à l’intérieur de Paris, en semaine et en journée. Pire que la honte et même que les amendes de 68 euros dont ils seront menacés, au bout d’un certain temps, c’est la galère qui pèsera sur ceux qui utilisent leur véhicule pour circuler en région parisienne et dont le réseau surchargé des transports en commun ne résoudra pas les problèmes de déplacements.
Ce qui motive la mairie de Paris, comme celle de Grenoble, pour mettre en place un tel dispositif et l’inscrire dans la loi, serait la pollution de l’air, problématique pour la santé des plus fragiles à certaines heures et dans certaines conditions météorologiques. La concentration de millions d’habitants, des activités économiques et l’inévitable circulation dans les métropoles engendrent une pollution grandissante, que l’organisation actuelle des transports en commun, insuffisamment développés et entretenus, est loin de régler.
Que les municipalités tentent de trouver des palliatifs est logique. Mais, encore une fois, les plus touchés par cette mesure, ceux qui risquent l’amende comme ceux qui devront galérer des heures dans les transports, sont les possesseurs de véhicules anciens pour lesquels l’achat d’un neuf est inenvisageable. Et, dans tous les cas, bien significative est la petite mesquinerie supplémentaire qui consiste à faire payer (4,18 euros) cette pastille obligatoire.