Bien malin qui pourrait distinguer les deux hommes. Tous deux ex-premiers flics de France, Valls et Cazeneuve ont montré la même haine et la même arrogance contre les grévistes et les manifestants pendant le mouvement contre la loi travail. Ensemble, ils ont traqué les migrants, réinstaurant des contrôles aux frontières, démantelant la « jungle » de Calais sans offrir de solutions pérennes à ces femmes et ces hommes aujourd’hui dispersés dans divers centres d’accueil, ou plutôt de tri. Après les attentats, ils ont usé de la même démagogie sécuritaire, semant le poison de la xénophobie avec le projet sur la déchéance de nationalité. Ensemble, ils ont mis en œuvre puis prolongé l’état d’urgence.

Durs avec les travailleurs, les pauvres ou les migrants, souples et généreux avec les patrons et les riches, Cazeneuve, Valls ou Hollande portent le même bilan. C’est celui d’un gouvernement antiouvrier. Hollande, vomi par les classes populaires, en a tiré les conséquences en renonçant à se représenter. Valls, qui l’a poussé vers la sortie, espère qu’en changeant le premier rôle la mauvaise série pourra rebondir. Cazeneuve vient à la rescousse, car il faut bien quelqu’un pour jouer les doublures dans les dernières représentations.