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- Lutte ouvrière n°2522
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Leur société
Marseille : la ministre se fait recevoir
Le 28 novembre, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation, était venue pour faire le point sur les travaux dans les écoles marseillaises, travaux dont l’urgence avait été établie l’an dernier à la suite d’un rapport sur leur état de dégradation générale.
La ministre devait rencontrer les délégués de parents de l’école Bugeaud, située dans le 3e arrondissement, le plus pauvre de Marseille. Installée dans des préfabriqués posés dans la cour d’une caserne (d’où le nom infâme d’un massacreur d’ouvriers et d’Algériens donné à l’école), elle comptait cinq classes à son ouverture à la rentrée 2015, le double à la rentrée 2016, et elle devrait accueillir quatre préfabriqués supplémentaires à la rentrée 2017 ! Car faute de construction de nouvelles écoles dans le quartier, il faut rajouter des classes dans les écoles existantes, en utilisant le moindre espace.
Devant l’école, des enseignants du collège Versailles voisin attendaient la ministre de pied ferme. En arrêt de travail depuis le matin contre une nouvelle agression, un tir de flèches contre la cour du collège, ils étaient nombreux avec des panneaux « Collège Versailles, c’est pas la vie de château » et des cibles dans le dos. Pourtant classé en REP+ (réseau d’éducation prioritaire avec le plus de moyens, selon le nouveau classement de l’Éducation nationale), ce collège doit faire face à la paupérisation du quartier et à la multiplication d’actes violents.
La ministre était aussi attendue par des professeurs de lycées mobilisés contre la sortie de leurs établissements de l’éducation prioritaire, ainsi que par des parents et des instituteurs du collectif « Écoles publiques du 3e arrondissement » (toutes en REP+), qui se battent contre le manque d’écoles et la vétusté de celles existantes. Sur leurs pancartes : « 6 000 logements, 0 école ! » ou « Ministres, députés, mettriez-vous vos enfants dans nos écoles ? ».
De la maternelle au lycée, une conviction s’imposait : il manque des moyens à tous les niveaux et l’éducation même prioritaire est bien insuffisante pour faire face aux besoins criants des quartiers populaires. Tous ont pu exprimer leur mécontentement, et même si chauffer les oreilles d’une ministre ne suffira pas pour obtenir les moyens manquants, une lutte peut aussi commencer par là.