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- Lutte ouvrière n°2522
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Leur société
Familles roms de Montreuil : un toit… mais pour combien de temps ?
Les treize familles expulsées durant l’été, et qui depuis dormaient sur les trottoirs de Montreuil en Seine-Saint-Denis, ont enfin trouvé un toit, en hôtel, via le dispositif d’hébergement d’urgence, le 115.
Le froid qui arrivait rendait l’exposition des familles avec de jeunes enfants de plus en plus intenable pour les Roms, mais aussi pour les pouvoirs publics. Par ailleurs, la mobilisation d’un collectif de soutien a empêché que ceux-ci puissent compter sur une indifférence générale qui leur aurait permis de procéder à l’évacuation des familles de la place et à leur dispersion. La préfecture a fini par céder une solution d’hébergement d’urgence pas trop éloignée de Montreuil.
Cet hébergement reste toutefois celui du 115. C’est un dispositif précaire pour des familles vivant depuis des années dans des bidonvilles, et qui avaient organisé leur vie dans un contexte très local. Le départ des hôtels, dans ce contexte, est un phénomène fréquemment constaté, avec le retour à la case départ et la recherche d’un nouveau terrain de fortune…
Ceux qui soutiennent ces familles, s’ils se réjouissent de cette première avancée, ne peuvent pas non plus crier victoire, car tout reste à faire. Les populations poussées vers les bidonvilles devraient bénéficier de suivi particulier pour l’accès aux droits, la scolarisation des enfants, l’entrée dans le travail. Des dispositifs, avec des moyens matériels et humains pour l’accompagnement social, existent, et les familles roms de Montreuil, comme les autres habitants des bidonvilles, devraient y avoir accès. Mais l’État est loin d’y consacrer les moyens nécessaires.
La préfecture de la région Île-de-France est bien chargée sur le papier d’un plan de résorption des bidonvilles. Dans les faits, l’État se défausse : il en appelle aux collectivités locales, leur demande de prendre en charge des villages d’insertion ou autres dispositifs de même nature. Dans les faits, les collectivités locales ne peuvent pas répondre aux besoins. À Montreuil, pour les familles roms et leurs soutiens, la lutte continue.