Restos du cœur : l’État se défausse23/11/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/11/p5-dessin_7.jpg.420x236_q85_box-0%2C105%2C695%2C495_crop_detail.jpg

Leur société

Restos du cœur : l’État se défausse

Illustration - l’État se défausse

Les Restos du cœur entament leur 32e campagne. Cette association compte plus de 2000 centres et 71 000 bénévoles qui ont distribué 132 millions de repas l’an dernier et aidé 926 000 personnes. L’affluence devrait augmenter de 2 à 3 % dans l’hiver qui vient.

La France est riche mais 13 % de sa population vit sous le seuil de pauvreté et le fossé s’accroît entre les pauvres et les riches.

C’est l’effet de la crise du système mais aussi de la politique des gouvernements, de gauche comme de droite. En même temps qu’il aidait les patrons à coups de subventions, l’État leur laissait les mains libres pour restructurer, licencier et jeter dans la précarité de plus en plus de travailleurs. Le gouvernement Hollande n’a pas dérogé à la règle avec sa loi travail et ses 44 milliards d’aides au patronat. Comme les autres il a contribué à précipiter les plus fragiles dans la précarité et la misère, et comme les autres, il démissionne devant le résultat.

Pour ces millions de chômeurs ou de travailleurs pauvres, l’État compte sur la charité publique. Qu’il s’agisse de santé, avec les quêtes pour la recherche médicale, de l’assistance aux SDF ou de l’aide au départ en vacances pour les enfants des familles sans ressources, c’est le temps des bénévoles et l’argent des particuliers qui sont mis à contribution, et de plus en plus. Ce n’est pas un hasard si, au fil du temps, les Restos du cœur ont ajouté à leur aide alimentaire bien d’autres services : aide au logement, à la recherche d’emploi, aux services juridiques et même à la santé.

L’État se désengage des services publics et, moyennant quelques subventions, il utilise les associations pour gérer les situations critiques qu’il a contribué à créer.

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